La Coccinelle des livres

Les dominos de la vie

Livre écrit par : Laure Manel Maison d’édition : Michel Lafon Nombre de pages : 376
Chronique créée le 04/08/2023 20 commentaires

4è de couverture.

Amélie, architecte d’intérieur mariée à son amour de lycée et heureuse maman d’un petit garçon vient de remporter une épreuve médicale. Elle est guérie.
Après le soulagement et la joie, vient le temps des questionnements. Animée par un formidable appétit de vivre, Amélie trouve soudain son existence fade. Et pourquoi, alors que tout va pour le mieux, se sent-elle si mal ?
Bien décidée à embrasser pleinement cette deuxième vie et à ne plus laisser la raison, la peur et les doutes la gouverner, la jeune femme ose partir en quête d’elle-même. De petits en grands changements, trouvera-t-elle le bonheur auquel elle tend ?

Mon oeil noir de coccinelle a fait des siennes !  Découvrez mon avis mi-figue mi-raisin.

C’est lors d’une lecture commune, suggérée par une amie sur Instagram, que j’ai extrait ce livre de ma pile à lire. Il y avait belle lurette que je n’avais plus lu du Manel, Ledig, Grimaldi et consorts. Les saisons se sont succédées. Ai-je retrouvé mon bonheur de lectrice avec cet ouvrage et cette catégorie de littérature ?
Mon sentiment est partagé.

Laure Manel nous raconte l’histoire d’Amélie, jeune trentenaire, mariée depuis plus de dix ans à Sylvain et mère du jeune Victor âgé de quatre ans. Ayant rencontré Sylvain à ses dix-sept ans, il fut son premier amour adolescent. Architecte de métier, elle jongle avec la routine quotidienne qui commence peu à peu à la lasser. D’autant plus que les réminiscences de son accouchement traumatisant résonnent en elle chaque jour. Victime de violences obstétricales (un écho au livre d’Alice Moine : Mère nature; voir ma chronique), Amélie ressent l’impératif de redonner du piquant à sa vie et enfin saisir cette occasion de croquer la vie à pleines dents. Découpé entre les flashbacks et la vie d’Amélie, une grande partie du roman tourne autour de cette prise de conscience où elle décide de quitter son mari pour donner un sens nouveau à sa vie. Pour ma part, j’ai trouvé cette partie plutôt longue et manquant quelque peu de relief. Amélie est quasiment le personnage central unique dans ce roman qui se veut introspectif.

Je dois admettre avoir attendu cette petite étincelle (j’avais à l’époque tellement aimé La mélancolie du kangourou) dans cette histoire qui finalement ne surviendra pas. J’ai lâché prise seulement vers la fin du roman (à cinquante pages de la fin) où seulement, j’ai commencé à m’attacher à Amélie et la comprendre sans la juger.

Chacun trouvera sans doute dans ce livre une histoire touchante, émouvante ; une facette réaliste qui peut parler au plus grand nombre. De mon côté, j’ai trouvé l’ensemble gentil-doux-sage avec des passages parfois trop prévisibles. En résumant de mon oeil noir, on quitte son mari sans trop de remords; le mari accepte sans broncher; le petit Victor n’est guère perturbé; Amélie s’épanouit, papillonne, redécouvre son corps et renoue avec la lecture dont notamment celle des versets poétiques du recueil R.M Rilke- Lettres à un jeune poète – tantôt charmants ou tantôt stéréotypés voire mièvres.

L’hypothèse initiale tirée directement des expériences médicales personnelles de l’auteure était intéressante à explorer. Je conçois que vivre des épreuves aussi éprouvantes peut radicalement changer notre perception sur la vie ; cela forge notre conscientisation bien sûr ! Laure Manel explore à sa façon (et je comprends que cela plaise à des milliers de fans) la complexité des sentiments humains avec une certaine finesse et délicatesse. Le personnage d’Amélie est un reflet qui peut sembler fidèle dans lequel beaucoup peuvent se voir projetés ; elle incarne le défi du changement et l’audace nécessaire pour plonger vers l’inconnu malgré nos peurs et nos incertitudes paralysantes . C’est un roman qui nous convie à prendre conscience sur notre existence propre ; sur nos choix personnels ; admettant ainsi que chaque décision que nous prenons façonne notre parcours unique et précieux. La vie n’est pas toujours ponctuée par des moments extraordinaires mais souvent parsemée par des petites victoires personnelles et quotidiennes passant inaperçues aux yeux du monde mais qui pourtant définissent vraiment qui nous sommes.

Mon appréhension sur ce livre reste purement subjective car mes goûts littéraires ont beaucoup évolué ces dernières années. Je ne sais comment qualifier exactement ce genre littéraire: « de plage » ou « de gare » me semblent péjoratifs alors que le livre est loin d’être insipide. Je n’étais simplement pas le bon public cible pour cet ouvrage. Mon oeil noir a fait des siennes.

 

Laissez-moi un petit commentaire. Aimez-vous cette auteure et ce genre de littérature? 

Recommandations 

Commentaires

20 commentaires

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    Coralie

    le 17/08/2023 à 19:08
    Coucou Magali, Ça m’a fait plaisir de partager cette lecture avec toi. C’est vrai que leur séparation se fait assez vite et c’est déroutant par contre je me suis très vite attachée à Amélie et je conçois complètement son état d’esprit. J’ai beaucoup aimé ce roman même si comme toi ma préférence reste à La mélancolie du kangourou ! Merci pour ton avis honnête, c’est toujours enrichissant de confronter nos points de vue ! Bise
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      magali

      le 18/08/2023 à 07:08
      Moi aussi j’ai été ravie de cette lecture commune avec toi. Le groupe était sympa et les divers échanges apportaient un plus. J’espère qu’on aura l’occasion de lire encore une fois ensemble. Gros bisous.
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    Viviane

    le 14/08/2023 à 10:08
    J’avais bien aimé mais je n’avais pas été touchée autant que je le pensais. Par contre son dernier j’ai adoré !
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      magali

      le 14/08/2023 à 13:08
      C’est quel titre son dernier ? Même si je t’avoue que je ne suis pas sure de la relire. Mes goûts ont tellement évolué ces dernières années.
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    Hedwige

    le 07/08/2023 à 14:08
    C’est tout à fait exact, Magali, nos goût évoluent comme nous évoluons. Il y a des livres qui m’auraient éblouie au temps de mon adolescence, ce temps où on se cherche, où tout est énigme, mais qui ne me disent plus rien à présent que ce travail a été péniblement accompli. Maintenant je ne me cherche plus du tout dans les livres, je m’interroge sur l’Autre dans son altérité parfois extrême.
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      magali

      le 09/08/2023 à 00:08
      Je rejoins ton avis Hedwige. Le temps, la vie nous pousse parfois vers d’autres livres qui répondent plus à nos attentes et à nos besoins. Notre sensibilité n’est plus la même. Notre intellect se gonfle ou rétrécit va savoir. C’est tout le mystère de la rencontre littéraire.
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    Laura

    le 06/08/2023 à 19:08
    Coucou, Je pense aussi que nos goûts évoluent et tant mieux car il y a pleins de livres et de nouveaux auteurs à découvrir! J’avais lu, il y a quelques années, « la mélancolie du kangourou » mais il ne m’a pas laissé beaucoup de souvenirs… Bisous
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      magali

      le 07/08/2023 à 00:08
      Coucou Laura, J’ai aimé La mélancolie du kangourou quand j’ai recommencé à lire. Ça date d’il y a longtemps. Puis j’ai accumulé une montagne de livres différents et mes goûts aujourd’hui ne sont plus les mêmes qu’il y a dix ans. Quel âge as-tu toi ? Gros bisous.
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    babounette

    le 06/08/2023 à 17:08
    Coucou Magali, de cette autrice, je n’ai lu que La mélancolie du kangourou que j’avais bien aimé. C’est vrai qu’on change au fil de la vie et des épreuves rencontrées, mais j’ai parfois aussi envie de lire du plus facile, justement pour éviter les éternelles remises en question. Je suis occupée à lire La véritable histoire de Gaya Sharpe grâce à ta chronique. Le visage de cette enfant sur la page de couverture me fascine. À bientôt !
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      magali

      le 07/08/2023 à 00:08
      Oh tu lis la petite Gaya… oh la la.. j’espère que comme moi tu es sous le charme de cette histoire. Ce livre est un immense coup de coeur de mon côté. Je lirai ton avis avec fébrilité. Je me souviens de ton retour 5 étoiles sur La mélancolie du kangourou. On a lu ce livre plus ou moins à la même période. C’est un livre fort lumineux. Ici malheureusement l’histoire stagne et est monotone. Amitiés.
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    Jeanne

    le 05/08/2023 à 23:08
    Je partage ton avis : nos goûts littéraires évoluent au fil du temps et heureusement car cette évolution nous permet de découvrir d’autres univers, d’entendre d’autres voix, sans elle nous serions comme un poisson rouge à tourner dans son bocal. Tu racontes très bien ce roman bien que ton avis soit mitigé. Je ne connais pas l’autrice mais si j’ai envie de la découvrir, je choisirais un autre titre 😉😀.
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      magali

      le 06/08/2023 à 00:08
      Merci Jeanne pour ton gentil commentaire. Comme tu l’écris, nous ne sommes pas des poissons rouges. Au fil des années, à force de lire, de mûrir, de vieillir etc, nos goûts littéraires évoluent. Notre sensibilité s’aiguise face aux années qui passent. Grâce à toi, je suis plongée dans Un été avec Proust et je me sens bien dans ce livre philosophique. Ça change littéralement de ma précédente lecture trop mièvre pour moi. Je te souhaite un agréable week-end. Amitiés.
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    Mamichapitre

    le 05/08/2023 à 13:08
    Coucou ma Cocci jolie. Tout comme toi j’ai eu ma période feel good et j’étais hyper fan des Grimaldi, Fouchet etc j’avoue qu’aujourd’hui et malgré qq tentatives nouvelles, je rame pour en venir à bout… donc Je suis passée à autre chose. Le goût de ces romans reviendra peut être ou pas… l’âge aidant et notre vécu font que les goûts changent et c’est ainsi! On y découvre d’autres écrits et d’autres auteurs pour enrichir notre passion. Bon we ma Cocci😻
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      magali

      le 06/08/2023 à 00:08
      Bien d’accord avec toi ! Ces auteurs feelgood ont changé leurs derniers romans en les plombant de thèmes archi sérieux. Avant tous ces auteurs écrivaient des romans plus légers et drôles. Je tire un trait et passe à des lectures plus enrichissantes intellectuellement. Gros bisous ma mimi 🥰
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    Marie-Pierre T.

    le 05/08/2023 à 09:08
    Comme tu le dis si bien, je pense aussi que nos goûts évoluent et à côté des romans d’une grande intensité que tu lis, ceux de Laure Manel deviennent pâlots. J’avais eu du mal, pour les mêmes raisons avec L’ivresse des libellules.
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      magali

      le 05/08/2023 à 12:08
      Comme on se rejoint, avec le temps et à force de lire, les goûts évoluent. Bon week-end Marie-Pierre 🌹
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    Peggy

    le 05/08/2023 à 09:08
    Bonjour, Un œil noir de coccinelle 🐞… il faut juste suivre ce qui nous fait vibrer. Merci pour cette chronique. Je pensais lire ce livre …et au final, je choisirai une autre lecture. Comme vous, j’évolue dans mes choix, je peux dévorer des ouvrages sur un thème similaire durant des mois puis passer à autre chose ou bien errer, car je ne sais plus quoi lire.
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      magali

      le 05/08/2023 à 12:08
      Et oui, ce livre ne m’a pas convaincue. Avec le temps, les goûts évoluent. Les feelgood ne sont plus dans ma tasse de thé. Bon week-end.
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    SYLVIE

    le 05/08/2023 à 00:08
    je n’ai encore jamais lu Laure Manel, mais je sors d’un Grimaldi (comme tu sais ), et de temps en temps j’apprécie une lecture de ce genre comme une respiration entre deux romans ou ouvrages plus touffus ou éprouvants. J’essaierai peut-être un jour, mais pas forcément celui-ci.
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      magali

      le 05/08/2023 à 12:08
      Essaie de Laure Manel La mélancolie du kangourou (as-tu lu ma chronique ?). C’est un livre solaire que j’ai à l’époque beaucoup aime. Pour Grimaldi, son style des débuts me manque. Je trouvais que ses premiers livres étaient plus lumineux et drôles. Je garde un excellent souvenir de Il est grand temps de rallumer les étoiles et un autre dans le même style dont le titre m’échappe. Les aurais tu lus ? Toi aussi tu trouves que les livres de Grimaldi d’aujourd’hui sont plus sérieux et moins drôles que ses premiers ?

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