Cette page est dédiée aux différents concours et
livres voyageurs. Soyez curieux car je compte vous gâter 🙂
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livres voyageurs. Soyez curieux car je compte vous gâter 🙂
Coucours #1 de l’été ouvert jusqu’au samedi 15 juillet 2023. L’heureux gagnant se verra offrir le livre de son choix parmi tous ceux chroniqués sur mon blog. Les résultats seront communiqués ici samedi.
Concours #2 : livre-voyageur.
Flagrant déni (Hélène Machelon); Le Dilettante
Avec Hélène, nous avons eu l’idée de faire voyager ce merveilleux livre « Flagrant déni ». Deux exemplaires partiront aux quatre coins de la terre.
L’un sera consacré à mes blogueurs et amis babelio, le second à mes amis instagram.
L’idée: faire voyager le livre ! Lui donner un coup de vent et la lumière qu’il mérite.
♦Après lecture, postez une chronique sur ce livre sur vos réseaux sociaux.
♦Inscrivez un petit mot à l’intérieur du livre avec votre pseudo et votre localisation.
♦Ensuite, emballez le soigneusement et envoyez le à la prochaine lectrice via Mondial Relay (< 5 euros).
⇓Pour s’inscrire, faites moi savoir en commentaire ci-bas que vous désirez faire partie du voyage. Il n’y a pas de limite de temps. Tout le monde peut s’inscrire à condition de respecter la chaine du livre voyageur. Communiquez moi alors par mail votre nom et une adresse email pour la procédure mondial relay.
Je vous avertirai une à une de la future lectrice. N’hésitez pas si vous avez des questions.
Venez lire le portrait chinois de cette si belle écrivaine : Portrait chinois Hélène Machelon
Flagrant déni
26/01/2023
Petit mais costaud, ce livre est un bijou, un condensé d’émotions fortes, une histoire qui m’aura retourné le coeur.Un pur bijou je vous assure, accouché aux forceps de la nuit.
De Hélène Machelon, j’avais déjà été happée et bouleversée par son premier livre, Envolée / trois petits tours
C’était hier…
Dans Flagrant déni, l’auteure se penche avec virtuosité sur le déni de grossesse. Très vite, je ressens une empathie à fleur de peau, une fièvre urgente à extirper chaque parcelle d’émotions infinies dans cette histoire bouleversante. L’écriture de Hélène est à son apogée.
Juliette, dix-sept ans est prise de violentes crises au ventre. Sa mère Agnès pense à l’appendicite. Mais à la clinique, le gynécologue obstétricien est formel, Juliette va accoucher. Maintenant.
Du haut de ses 48 kg, Juliette avait toujours ses règles, son ventre était plat, elle n’en démord pas, elle n’est pas enceinte. La honte la nargue, devant sa mère comment avouer sa vie sexuelle? Juliette voit rouge.
C’est un livre pas très épais que voilà et pourtant j’ai eu l’impression d’une densité et profondeur incroyables, de voir chaque seconde s’épaissir devant moi. L’auteure dissèque avec une précision d’orfèvre les minutes qui entourent cette révélation choc. L’antre de Juliette palpite de tous les diables. L’Autre, ce terroriste, cet alien, ce parasite la remplit d’une haine incommensurable. Jusqu’à hier, Juliette faisait des compétitions de natation et vivait légère. Aujourd’hui quelque chose lui broie l’utérus, annihile son avenir, nourrit sa honte, cet Autre n’est rien et pourtant il vient en une seconde de lui saccager sa jeunesse.
❝ Comme un viol, elle se sentait sale et contrainte. L’enfant lui volait sa dignité et son innocence, il tuait son avenir. Il était le corps du délit, l’aveu criant de sa sexualité. L’enfant, vorace comme un parasite, s’était introduit en elle, avait puisé dans ses ressources pour se développer. Il était allé jusqu’à se servir de ses gènes comme point de départ de la construction de son être unique.❞
Ca clique, ça claque: arrêts sur image, arrêts sur cette descente en enfer. Chaque détail minutieux de ce déni de grossesse est mis sous cloche comme autant d’instantanés de l’enfer qui broie le coeur de Juliette. Dans une langue qui cogne, qui saigne et qui pleure.
Aujourd’hui, l’accouchement comme un viol.
L’après, les ecchymoses imaginaires partout.
La suite, le corps en charpie, le coeur en miettes.
A dix-sept ans, ça tangue, ça tambourine jour et nuit, la honte, la culpabilité, la fin de l’insouciance. Juliette supplie: « laisse-moi stp, va t’en ».
❝ L’Autre était le terroriste capable de faire sauter sa vie. Malgré le rejet et la haine, il avait tenu, s’était accroché, il fallait qu’il aime sacrément la vie. L’Autre avait mordu les parois de son utérus pour ne plus les lâcher, et pendant neuf mois il avait imprégné ses chairs, la moelle de ses os jusqu’au noyau de ses cellules. Elle l’avait dans la peau, il était sa dope dont elle devait se désintoxiquer. Son corps entier, en manque, criait famine, il la rongeait et la rendait malade. ❞
Il y a la famille de Juliette qui fera de son mieux, les parents, Agnès et Raphaël, la petite soeur Chloé. La claque du père à l’annonce de cette grossesse inopinée, la mère toujours aimante, patiente devant sa fille qui la malmène. Mais la décision, Juliette la prendra seule. Elle aura deux mois avant que son enfant ne soit porté à l’adoption. Est-ce assez pour décider d’une telle décision, d’une telle responsabilité?
Bravo Hélène pour ce roman uppercut digne des plus grands ! Cette autopsie clinique du psyché d’une jeune fille en flagrant déni m’aura subjuguée tout du long. J’ai aimé cette histoire de sentiments, de corps ébranlés, de vérité inacceptable, inavouable, de coeurs entiers déchiquetés. J’ai aimé ce livre pour tous les creux où se tapit l’amour, pour cette justesse linguistique et émotionnelle tellement palpables. Cette rage qui se vautre dans la mélancolie, les peurs, les désillusions. Parce qu’à dix-sept ans, on est encore qu’une enfant.
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