La narratrice de ce roman s’est fait cette promesse, plus jamais elle n’aura d’autre enfant après Salomé. L’accouchement pour cette petite a été tellement traumatisant qu’Elle préfère oublier tout désir de maternité. Pourtant, après des années de célibat, Elle (c’est ainsi qu’elle s’appelle) va rencontrer un homme, Max. C’est tout nouveau, presque bizarre après toutes ces années. Il n’aura suffi que d’un seul rapport pour qu’Elle se retrouve enceinte. C’est l’hécatombe. Comment faire face à cette grossesse dans ce contexte précaire, et avec tous ces traumatismes? La narratrice va transformer cette grossesse en véritable prise de conscience.
Découpé sur les trois trimestres de cette grossesse, on va découvrir l’envers caché des cliniques, des maternités. On va se heurter aux difficultés de faire appliquer cette loi qui dit que toute femme est libre de disposer de son corps.
On va faire la connaissance d’Hermine, une sage-femme dite boula, c’est-à-dire une sage-femme qui accouche les femmes chez elles. Qui surtout a une toute autre vision de l’accouchement avec un respect prépondérant et essentiel pour le corps des femmes. Ses réflexions sont pertinentes, ses messages profondément humanistes m’ont touchée, m’ont parlée. Hermine s’attelle à faire d’une naissance un écrin d’amour et de poésie (beau programme n’est-ce pas ?).
A côté, il y a sa petite Salomé. La petite, bien intelligente du haut de ses neuf ans se sent déjà pleinement concernée par tout un tas de sujet: le réchauffement climatique, la surpopulation, la guerre en Ukraine. Savoir sa maman enceinte lui fait peur, il faudra nourrir une bouche de plus dans ce monde qui déborde, qui étouffe. Salomé va réfléchir, va grandir plus vite que son âge parce que sa maman, elle l’aime et elle veut le meilleur pour elle.
J’avoue que ce livre n’a pas été simple à suivre. Les parties consacrées à Salomé ne m’ont que peu séduite. Son langage très érudit pour une petite de neuf ans, cela m’a paru un peu bizarre, peu crédible. Puis sa lubie d’analyser tout, de se tracasser sans cesse pour ce qui se passe dans le monde, seule dans son coin. Même si parfois, cette gamine est touchante. Elle possède une imagination débordante et très fertile. Certains passages sont très beaux, d’autres m’ont un peu ennuyée.
Par contre, sans rien dévoiler, je vous dirai juste que l’épilogue est absolument magnifique, somptueux ! Je l’ai relu deux fois tant il explose de mille feux. J’aurai aimé que l’ensemble du livre soit à l’image de cette fin mais l’histoire n’aurait pas été la même.
Hermine, Max, Elle et Salomé, ensemble ils vont faire de cette grossesse une odyssée particulière, au plus près des convictions et des valeurs de la future mère. Il y aura confrontations de points de vue, débats, hésitations, peurs mais un profond désir de vouloir donner la vie dans l’amour à tout prix.
C’est un roman qui parlera à toutes les futures mères qui valorisent l’accouchement naturel et sont en adéquation avec des méthodes plus douces et respectueuses de leur corps.
C’est un roman qui parlera aussi à toutes les femmes qui se sentent attirées par tout ce qui attrait à la spiritualité et à la force du féminin, qui veulent fuir un système médical qui ne leur convient pas. (Lire l’extrait plus haut).