Livre écrit par : Romain SardouMaison d’édition : XONombre de pages : 295
Chronique créée le 02/06/202318 commentaires
4è de couverture
– Vous auriez du feu?? demanda-t-elle pour ne pas laisser le silence prendre sa place, tout en pensant « qu’est-ce que tu fais?? » : elle ne fumait plus depuis six ans. Il sortit une boîte d’allumettes et attendit. – Il vous faut aussi une cigarette?? Elle balbutia : « Heu… oui… enfin si vous en avez… » Il lui tendit son paquet, puis craqua une allumette. Il se pencha vers elle, de tout son haut, et ce fut comme s’il venait d’absorber l’intégralité de la rue à lui tout seul. Et elle avec. On le sait : pas une microseconde ne passe dans l’univers sans que des amas d’étoiles se percutent, des mondes ne disparaissent et ne renaissent, des particules se divisent, puis se reconstituent. Là, Camille rencontra Camille… «
Avec Je t’aime, Romain Sardou nous offre, au cœur de Paris, une peinture tendre et impitoyable des nouveaux rapports amoureux. Dans ce conte de fées contemporain, l’auteur enchaîne des scènes qui tournent souvent au jeu de massacre. Car, c’est bien connu, les histoires d’amour finissent toujours mal. Ou pas…
Extrait
« Elle avait pris au hasard un ouvrage de Louis Pauwels dans la bibliothèque (il n’y a plus que là, et dans les brocantes, où l’on peut encore tomber sur des auteurs comme Pauwels), son titre lui échappait, mais pas la phrase restée gravée dans son esprit jusqu’à aujourd’hui: « Qui rate ses aubes, rate sa vie. » Elle s’était alors promis d’assister « tous les jours » au lever du soleil. Puis elle avait oublié… Elle se dit aujourd’hui que Pauwels avait raison: c’est pour des bêtises pareilles que l’on finit un jour avec le sentiment d’avoir raté sa vie… On a trop laissé passer de choses, uniquement parce qu’on savait qu’elles seraient toujours là.»
Chronique
De l’amour à profusion qui a fait pétiller mes yeux et mon cœur. Un livre qui donne envie d’aimer, de donner à l’autre à qui l’on tient.
Lilou avait envie de vous parler d’amour pour commencer avec vous ce mois de juin. L’envie d’être là pas loin, un peu près de vous pour vous rappeler d’aimer. Pas si simple quand on est seul vous me direz, pas facile après des années de mariage, pas facile quand on est une famille recomposée, bon bon, je casse le mythe de l’amour parfait mais après avoir lu Je t’aime de Romain Sardou, je me sens aussi légère qu’un papillon. Ou aussi bien que ma petite Lilou qui ne rate aucune occasion pour être bien.
Je t’aime (XO éditions) est donc un livre qui parle d’amour, sous toutes ses formes, ses couleurs, ses courbes, ses désillusions et ses carrosses rutilants. Romain Sardou nous promène au cœur de Paris, la ville la plus romantique pour nous raconter cette histoire qui sort du lot, celle de Camille qui rencontre Camille. C’est beau car chaque détail est décrit avec un romantisme fou, donnant ainsi à ces petits riens toute la grandeur aux portes du grand amour. Visuellement c’est beau puis ça percute le cœur cette histoire de Camille qui rencontre Camille. Leur façon de faire connaissance, de s’apprendre, de se séduire, de s’aimer enfin même si l’histoire ne commence qu’avec cette très belle phrase : « toi je vais t’aimer ». Les jours vont passer et les sentiments vont doucement se sacraliser, devenant chrysalide puis papillon. Les détails de cette histoire balbutiante donnent la chair de poule, nous rappelant combien il peut être bon de s’aimer en se fichant de tout et de tous. De s’aimer du bout des lèvres, sans raison, sans obstacle, pour Camille et Camille, une charmille fleurie se dégage à l’horizon pour les accompagner dans cette histoire sans nuage.
A côté d’eux, d’autres histoires d’amour se font et se défont. Des voisins, Nathanael et Lee, une amie du couple Sonio, A et O (le mystère de ce livre), l’amour qui n’a pas d’âge jusqu’au jour où, l’amour cocu, l’amour fragile, l’amour douleur, l’amour qui bat de l’aile. L’attachement quand l’amour s’en est allé, juste de l’attachement parce qu’il faut bien se raccrocher à quelqu’un, ne pas finir seul comme un con. Tout un éventail d’histoires d’amour qui nous tirent, nous tiraillent et nous donnent surtout envie de retrouver Camille et Camille, ce seul couple qui voit tout en rose et avec lequel on se sent mieux, apaisé.
Sourds et aveugles du monde à leur pied, des marchands de désillusions, des marabouts briseurs de charme. Ils avancent à leur rythme et marchent des heures et des heures dans Paris pour un bouquet de fleurs unique, un parfum.
C’était beau de me promener avec eux deux, de suivre leurs premiers pas, leur façon de se laisser apprivoiser et aimer, tout naturellement, juste pour être heureux à deux. D’assister à ce délitement de la société souvent pieds et mains liés, ou armée jusqu’aux dents, ou souffrant le martyr et de voir deux étoiles sautiller dans Paris.
« Ils étaient mieux que l’amour fou ou que l’amour monstre, ils étaient l’amour né; parce qu’ils ne cherchaient jamais de signaux de jalousie pour se rassurer sur leur amour, parce qu’ils n’avaient aucun goût hégémonique, parce qu’ils embaumaient le cosmos de Fourier, on les regardait vivre comme on regarde l’impossible ».
Si vous cherchez une petite love musique d’ambiance, je vous propose ce titre repris dans le roman de Romain Sardou:
En conclusion
L’écriture de Romain Sardou est très belle, ponctuée d’extraits qui font mouche, de citations de grands auteurs, ou d’une playlist rock des années 60. Même si l’histoire ne se concentre pas exclusivement sur Camille et Camille, que le mystère de ce couple compliqué A et O reste un mystère, j’ai aimé beaucoup de choses dans ce livre, il m’a laissé un petit goût de bonheur au fond des yeux et rien que pour cela, je suis heureuse d’avoir lu Je t’aime. Il a un petit je ne sais quoi du fabuleux destin d’Amélie Poulain. Si cette référence vous parle, ce livre est pour vous.
Les plus :
On (re)découvre Paris la belle avec plaisir
L’écriture est fine et agréable à lire
L’histoire d’amour entre Camille et Camille fait rêver.
Extraits, citations, musiques, on voyage avec nos 5 sens au coeur de l’amour.
Les moins:
Pas fan de l’histoire de A et O (pourquoi ces lettres en guise de prénoms ?)