La Coccinelle des livres

La plus-que-vraie

Livre écrit par : Alexandre Jardin Maison d’édition : Albin Michel
Chronique créée le 15/06/2021 0 commentaire
Il y a des livres qui ramènent à la vie, à l'essence même de l'essentiel. La Plus-que-vraie est un livre inclassable qui donne envie d'aimer et d'être aimé dans un « émerveillement étiré, un élan spirituel et un bouquet de fous rires ». Écrit à quatre mains avec Alexandra Sauvêtre, magicienne que je ne connaissais pas, la Plus-que-vraie est vivifiant et dopé à bloc. Il y a dans ce livre un parfait équilibre entre le yin et le yang, une féminité épicurienne exacerbée arc en ciel et une masculinité terre à terre qui ne demande qu'à s'accoupler avec son soleil dansant. le duo Jardin-Sauvêtre apporte un côté surprenant et efficacement frais et complémentaire. La Plus-que-vraie c'est comme du Beigbeder au royaume de Shakespeare. Deux êtres radicalement opposés se rencontrent. C'est un coup de foudre pour Frédéric. Frédéric est au-dehors ce qu'Alice est au-dedans. Il est la raison. Elle est le coeur. Il écrit pour vivre. Elle vit pour écrire. Alice, pourvoyeuse de sublime, se met au défi de faire changer le regard de Frédéric sur l'amour et la vie. Débute un jeu de piste où pour parvenir à retrouver Alice et à s'accorder à elle, Frédéric devra prendre de nouvelles directions, regarder la vie sous un autre angle. Impossible de ne pas craquer devant cette Alice pleine de fougue, de délice, de frivolité. Son intelligence est celle du coeur, son chemin celui que personne ne voit. Alice habite l'amour. Tout est amour chez cette femme. Ses réflexions qu'elle dépose dans les pages de Amours de Ronsard m'ont vraiment subjuguée et émerveillée car les pensées d'Alice aurait le talent de réveiller un mort. « Il n'y a pas d'autre vérité que celle de la poésie. Il n'y a pas d'autre amour que celui qui aime parce qu'il aime, sans être renseigné de rien. ⠀ Un homme sans amour fou n'est qu'une parcelle de lui-même, une simple esquisse. » ⠀ Frédéric et Alice, vont muer, se transcender mutuellement, renaître à la vie et plonger dans le requiem pour un fou. Ce livre aurait pu être un coup de coeur, mon bémol se situe à la fin du livre où l'on retrouve l'univers de L'île des gauchers que je n'ai pas lu. Coup de pouce promotionnel ? Panne d'inspiration pour finir cette histoire ? Pas convaincue donc par cette fin assez surréaliste. Neanmoins, je garderai un très beau souvenir de ce livre qui m'a apporté beaucoup de bonheur et réveillé des sensations anticonformistes oubliées. Dans cette histoire vivifiante, vous y retrouverez une bonne pincée d'humour qui se fait missile contre la médiocrité, de la poésie qui se fait duchesse pour émouvoir les petits princes de pacotille. Les mots sont forts, imagés, vivants, recherchés et jubilatoires. ⠀ Je ne connaissais pas Alexandre Jardin mais si tous ses romans sont du même acabit, j'en veux encore ! ⠀ Soyons mièvres car « la mièvrerie, parfois, défonce les plafonds du bonheur ». ⠀

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