La Coccinelle des livres
Un été avec Victor Hugo
Chronique créée le 01/06/2019
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Le ciel est bleu, le soleil est à son apogée, les oiseaux chantent l'arrivée de l'été, puis il y a ce banc où est assis cet homme. Il n'attend que nous pour se conter. C'est lui, Victor Hugo.
Les voix se délient, les pages caressent entre poésie et tranches de vie, Victor Hugo, le grand, l'incandescent, le maître délie quelques uns de ses secrets le temps d'un été avec lui.
C'est une autobiographie plus qu'agréable, ça fourmille d'anecdotes sur la vie de ce grand écrivain. Sa passion et dévotion pour le peuple, son regard attiré par les plus miséreux, ses sources d'inspiration dans la crasse parisienne pour écrire les mille pages des misérables. Son admiration pour nous, les femmes, belles ou laides. Ses infidélités à sa femme Adèle, sa douleur à la mort de sa fille Léopoldine, son acuité à soulever les tables lors de séances spirites. Une petite mine d'informations toujours digestes grâce à de petits chapitres, des informations variées, parfois analysées, parfois brutes et toujours des passages des écrits de Hugo. Poésie, lettres, pamphlets, ça roucoule pour donner corps et âme au récit informatif.
Les auteurs de ce bel été avec Victor Hugo ne manquent pas d'humilité, ils explorent avec respect et délicatesse la vie de l'homme. C'est parfois un peu naïf car Victor Hugo n'était pas un homme parfait. Henri Gourdin dans Léopoldine ne manquera pas de remettre les pendules à l'heure. L'homme était peu présent et peu aimant pour ses enfants.
Laura El Makki et Guillaume Gallienne ne rentrent pas dans la face plus obscure de l'écrivain. Ils jouent la corde des confidences, ils nous emmènent sur ce banc, pour un été avec Victor Hugo. Et c'est bon quelques heures en sa compagnie. C'est bon de se rappeler qu'un homme dantesque savait se pencher sur le laid côté de la vie, parler aux miséreux, leur donner corps et espoir dans beaucoup de ses écrits. C'est quelques heures à se remplir bouche et âme d'une exceptionnelle humanité. C'est redonner poids et conscience au peuple et au temps qui arme pour soulever la misère du sol. Un encrier à la place des bombes. Redonner la parole aux mots, leur donner force et légitimité pour que le peuple se soulève, voilà pourquoi Victor Hugo ne laisse personne indiffèrent.
« Je déclare qu'il y aura toujours des malheureux, mais qu'il est possible qu'il n'y ait plus de misérables. »