La Coccinelle des livres

Toutes blessent, la dernière tue

Livre écrit par : Karine Giebel Maison d’édition : pocket Nombre de pages : 800
Chronique créée le 26/12/2022 4 commentaires

4e de couverture


Maman disait de moi que j’étais un ange.
Un ange tombé du ciel.
Mais les anges qui tombent ne se relèvent jamais…

Tama est une esclave. Elle n’a quasiment connu que la servitude. Prisonnière de bourreaux qui ignorent la pitié, elle sait pourtant rêver, aimer, espérer. Une rencontre va peut-être changer son destin…

Gabriel est un homme qui vit à l’écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures. Un homme dangereux. Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique. Qui est-elle ? D’où vient-elle ?

Ce roman a reçu le Prix Plume d’Or du thriller francophone, le Prix Evasion, le Prix du Book d’or thriller du Prix Bookenstock et le Prix de l’Evêché

 

 

 

Il faut trancher : aimer ou haïr. Applaudir ces presque 800 pages ou vomir dessus. Je crois que je n’ai jamais lu un roman aussi noir, aussi désespérant où rien ne perce. Tout n’est que rage, pitié, violence.

Peut-on aimer une histoire aussi tragique ?

Tama a neuf ans lorsqu’elle est vendue par son père au Maroc pensant ainsi lui offrir une meilleure vie en France. Il n’imaginait pas signer l’arrêt de mort de sa fille.

Tama essuiera les pires horreurs, humiliations, violences en tout genre en France.

« Mieux vaut la liberté en enfer que l´esclavage dans les cieux ».

Tama n’aura aucun moyen de choisir, il faudra qu’elle tienne, qu’elle survive, que la raison ne la quitte pas quand l’espoir n’est plus.

Bien sûr, Tama va croiser quelques belles personnes, Marguerite, Vadem, Izri, Wassela mais le noir s’accroche, tout est noir, triste, insupportable.

À côté, il y a Gabriel, un homme dangereux qui séquestre chez lui une jeune femme amnésique et mal en point. Avec lui, on tangue entre monstruosité et humanité, on se relève, on tombe, on rampe, on se redresse. Lui aussi, il nous tient.

Glen affric avait été un tel coup de coeur que j’ai voulu lire ce thriller culte maintes fois récompensé. Dans Glen Affric il y avait un juste équilibre entre l’ombre et la lumière qui permettait de tenir la tête hors de l’eau. Ici, il n’y a rien. Pas d’accalmie. C’est une escalade nauséabonde de violence sans fin. Ça en devient presque malsain de tourner les pages. Mais Tama nous tient. Sa hargne, son courage, sa dévotion, son amour qu’elle serre dans ses poings, Tama nous tient. Même si très vite, on n’y croit plus, ni à Dieu, ni en la vie, ni à une fin heureuse, on reste, on assiste, on ressent puis il faut du temps pour reprendre son souffle, c’est l’effet de Toutes blessent la dernière tue qui marque au fer rouge.

Et ça fait mal. Très mal.

En trois lignes,

Toutes blessent, la dernière tue c’est…

Un roman noir (âmes sensibles s’abstenir)

Insoutenable

On aime ou on déteste, difficile de trancher

 

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