La Coccinelle des livres

Simetierre

Livre écrit par : Stephen King Maison d’édition : Le Livre de Poche
Chronique créée le 01/11/2019 0 commentaire
Simetierre-Stephen King.
Autopsie clinique.

🔎Antécédents :
La petite fille qui aimait Tom Gordon. le seul de SK lu à présent.
Mes attentes : ambiance et frissons Halloween.
Lu : dans un silence assourdissant, le soir à la lueur de bougies, sans âme qui vive à l'horizon. Dehors, le brouillard est épais, il guette dans son poing la première bourrasque de peur.

🔎 Renseignements cliniques :
La famille Creed de Chicago emménage dans une nouvelle maison à Ludlow dans le Maine à l'atmosphère particulière. Une route borde la maison avec son trafic de poids lourds assourdissant, un chemin étrange borde la maison menant au Simetierre des animaux. La famille Creed, Louis, Rachel et leurs deux enfants Gage et Ellie s'acclimate tant bien que mal à cette maison fantomatique. Surtout que la ville est habitée par des croyances ancestrales. Jud le voisin devient vite le meilleur ami de Louis, il sera aussi le messager de cette ville hantée.

🔎 Macroscopie :
636 pages découpées en trois parties. le simetierre-Le cimetière des Micmacs-Le Gwand, le Tewwible Oz.

🔎 Microscopie :
Un roman principalement d'atmosphère, d'immersion totale dans le quotidien de la famille Creed. La première partie place le décor en long et en large. L'action est très sous-jacente. La peur, les frissons ? Non RAS dans cette première partie. Mais par contre, quel maestro que ce King pour planter un décor. On s'en prend plein les yeux. Ça fourmille de détails, d'informations riches d'intérêt, c'est palpable à souhait, sensible même attachant. Mais la peur non.

Seconde partie quand on a tenu bon les 350 premières pages d'ambiance, l'atmosphère se fait plus glacial. le fameux Simetierre s'élève enfin. Avec ses ombres maléfiques, sombres, glaçantes, flippantes. le chat de famille Church étrange et hérissé mais pas vraiment flippant ici encore.
La mort est le terrain de jeu de cette seconde partie. Dans les angoisses de Rachel, dans le travail de Louis, dans la vie des uns et des autres. Réincarnations, divinités maléfiques, spiritualité, avec parcimonie, les fantômes rôdent et se dérident.
Là, j'ai retrouvé la magie de la petite fille qui aimait Tom Gordon où dans ce petit livre, le King nous dresse une histoire du début à la fin sombre et angoissante. Peut-être qu'un plus petit roman de SK est-il l'adage de frissons immédiats.
Les amateurs de grands frissons devront attendre la toute fin, 80 pages environ où l'angoisse est à son apogée. Mais encore ici, pas de bain de sang ni de détails d'horreur foisonnants. Rien n'est gore dans ce roman qui se montre davantage comme un roman immersif au coeur d'une famille étrangère. L'écriture est riche, forte, transparente.
Bravo aussi pour le travail de traduction de François Rasquin qui est excellent. Quel vocabulaire élaboré et maîtrisé.

đź‘ąEn conclusion :
Une première vraie incursion dans l'univers de Stephen King où j'ai découvert un roman dense immersif et d'atmosphère mais qui ne m'a pas convaincue au niveau du travail anxiogène et terrifiant. J'avoue qu'en refermant ce pavé, après m'avoir semblé entendre des bruits étranges, après que des enfants aient frappé le soir à ma porte, j'ai embarqué mon chat collé dans mes bras, renfermé dans la SDB durant ma toilette du soir et l'ait caressé longuement avant de m'endormir. Au réveil, pas de cauchemars. Ouf.

Lirais-je d'autres romans du King ? Probablement mais sans m'attendre à frissonner. Davantage pour ce côté roman d'ambiance qui nous en met tout de même plein les yeux.

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