La Coccinelle des livres

Rien qu’une bête

Livre écrit par : Franz-Olivier Giesbert Maison d’édition : Albin Michel
Chronique créée le 27/06/2021 0 commentaire
Quel livre déroutant et nauséeux au possible ! J'ignore les intentions de l'auteur mais il semblerait qu'il se soit montré des plus inventifs pour nous convertir au végétarisme et nous dégoûter ad vitam de la viande. Conte satirique, ce livre m'a étrangement rappelé le procès du cochon d'Oscar Coop-Phane et le chien de Samuel Benchetrit. Mais dans une version nettement plus gore. Le personnage central de cette histoire décide de relever le défi de se mettre à la place d'une bête d'élevage. Ses amis Laura et Patrick, fervents défenseurs de la cause animale lui font signer une charte de consentement et lui demande de choisir quel animal il aurait aimé être, le boeuf, l'agneau, le veau, le cochon ? le septuagénaire choisit le cochon qui est tout de même l'animal tout aussi intelligent si pas plus que le chien. J'ai donc assisté avec beaucoup de dégoût et de scepticisme à l'enrôlement d'un être humain comme bête d'élevage. Tout est passé au peigne fin, de l'énucléation au gavage dans un box dans le noir où le but est d'annihiler le cerveau et que ce soit l'estomac qui décide de tout. D'engrosser le pauvre homme pour en faire de belles tranches de jambon. Déjà, je n'ai pas compris cette salivation à tout bout de champs (chiens et éleveurs) alors qu'ils sont végétariens. Un non sens qui nous plonge en plein surréalisme. Je peux vous dire que tous ces passages sont peu ragoûtants et carnivores ou végétariens, la nausée est proche. Je n'ai pas pu finir ce livre tant je n'en pouvais plus de toutes ces scènes de gavage et d'abrutissement. Chaque chapitre est précédé d'une citation en l'honneur de la cause animale comme si l'idée était d'adoucir la suite. Si ce livre avait pour mission d'éclairer les consciences et de s'interroger sur notre mode de vie et notre rapport à la nourriture, il aurait mérité de laisser au personnage principal un droit de parole, des émotions, ce petit supplément d'âme qui m'aurait permis d'avoir pitié ou honte. Ici, l'homme réduit à bête ne pense plus et se laisse bêtement infantiliser et en trainant en plus un sentiment amoureux pour Laura son éleveuse. L'ensemble m'a donné une impression de saleté absolue, entre les mouches collées au derrière, les périodes de coït, la nourriture empiffrée, les rots, les pets, c'est à tout point de vue répugnant. Sûrement un livre à prendre au second degré qui fera rire certains mais de mon côté m'aura laissé un profond sentiment de malaise et de gâchis. le sujet était intéressant mais beaucoup trop gore et brut pour m'interpeler d'une quelconque façon.

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