La Coccinelle des livres

Parfois on tombe

Livre écrit par : Solène Bakowski Maison d’édition : Favre
Chronique créée le 30/07/2019 0 commentaire
Sarah est une âme en peine, une âme abîmée par la vie. Son mari et sa petite fille sont partis, elle erre dans un monde que tout ramène à eux. On ignore au départ ce qui est arrivé à ce père et cette fillette. Sont-ils morts, sont-ils juste ailleurs ? On découvre par contre les remous d'une femme écorchée, au bord du gouffre, seule, en proie à une réalité qui la fait vomir, cette réalité qui oblige chacun à vivre sans vivre, cette réalité du métro-boulot-dodo. Les souvenirs reviennent comme une pluie battante. Sa lassitude dans son travail en tant qu'institutrice pour des enfants qui lui mangent tout son temps, sa patience et ses rêves. Sarah est à bout dans ce quotidien où il faut tenir le fouet dans la cuisine, raconter une histoire à sa fille de l'autre, finir ses leçons pour le lendemain et stresser encore et toujours de ne pas avoir son cota d'heures de sommeil.

Au hasard du métro, elle entend une chinoise au téléphone et tout lui revient, ses deux années en Chine, son sentiment de sérénité ressenti là-bas. Sarah quitte Paris du jour au lendemain, direction la Chine.

Je pensais que Solene Bakowski, grande amie d'Amelie Antoine (que j'affectionne) écrivait des thrillers psychologiques mais ici, pas du tout. C'est davantage un drame sous des relents de développements spirituels, personnels. Si la plupart des lecteurs ont préféré la première partie axée sur la dépression de Sarah, j'ai davantage été séduite par la deuxième partie teintée d'espoir et de lumière. Solene Bakowski décrit avec grande humilité et humanité les ressources qui tarissent dans la nature, les paysages magnifiques de la Chine, le réconfort de sortir de son mutisme à travers les échanges humains. Elle donne aussi une belle leçon chamanique à travers les ondes qui nous parcourent et viennent à se refléter sur notre environnement. Sourions, nous récolterons le soleil. Effaçons-nous dans la peine et le ressentiment et les volets se fermeront à notre passage.

Enfin, même si la fin est facile et expéditive, choisir de rester par terre ou de se relever n'appartient qu'à nous (même si je donne aussi raison à Jacques Mathis « parfois on veut mais on ne peut pas »), cette histoire est finalement malgré un avis mitigé, un bien agréable hymne aux possibles. Car bien évidemment, comme l'écrivait si bien Mark Twain, ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait...

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