La Coccinelle des livres

Mexican gothic

Livre écrit par : Silvia Moreno-Garcia Maison d’édition : Bragelonne Nombre de pages : 360
Chronique créée le 14/01/2023 0 commentaire

4e de couverture


Un manoir isolé. Un aristocrate dangereusement séduisant. Et une jeune mondaine poussée à dévoiler leurs atroces secrets. Après avoir reçu un mystérieux appel à l’aide de sa cousine récemment mariée, Noemí Taboada se rend à High Place, un manoir isolé dans la campagne mexicaine. Elle ignore ce qu’elle va y trouver, ne connaissant ni la région ni le compagnon de sa cousine, un séduisant Anglais. Avec ses robes chic et son rouge à lèvre, Noemí semble plus à sa place aux soirées mondaines de Mexico que dans une enquête de détective amateur.
Elle n’a pourtant peur ni de l’époux de sa cousine, un homme à la fois troublant et hostile, ni du patriarche de la famille, fasciné par son invitée… ni du manoir lui-même, qui projette dans les rêves de Noemí des visions de meurtre et de sang. Car High Place cache bien des secrets entre ses murs. Autrefois, la fortune colossale de la famille la préservait des regards indiscrets. Aujourd’hui, Noemí découvre peu à peu d’effrayantes histoires de violence et de folie.

C’était tout à fait le genre d’ambiance susceptible d’impressionner sa cousine: un manoir ancien au sommet d’une colline, la brume, le clair de lune. Un vrai décor de roman gothique. Catalina adorait « Jane Eyre » et « Les Hauts de Hurlevent ». La lande, les toiles d’araignée. Les châteaux où d’affreuses marâtres obligeaient les princesses à croquer des pommes empoisonnes. Les vilaines fées maudissant les jeunes filles et les sorciers transformant les princes charmants en bêtes sauvages.

De passage dans ma librairie, j’ai voulu aller jeter un oeil au rayon littérature fantastique (j’aime de temps en temps sortir de ma zone de confort). Ce livre a attiré mon attention, sa couverture que je trouve très belle déjà, son résumé alléchant et les références à l’univers de Daphné du Maurier. Sans compter les multiples récompenses (prix Locus et British Fantasy Award). C’est bien la première fois que j’achète un livre littéralement en aveugle.

Le pitch

 

Noémí, 22 ans est une jeune femme libre comme l’air qui profite des joies de la vie. Elle aime les villes qui grouillent, la musique qui sourde, l’ambiance de sa ville Mexico. Quand son père reçoit une lettre de leur cousine Catalina des plus troublantes et confuses, il envoie sa fille à El Triunfo dans le manoir où réside Catalina. High Place est un manoir lugubre, sinistre qui se dresse en haut de la misère de ce petit village tel une gargouille.
Noémí va découvrir un lieu malaisant et des habitants tout autant dérangeants. Virgil, le mari de Catalina, un homme froid et obscur. Florence la maîtresse de maison, une femme stricte qui impose le respect de ses règles. Howard le patriarche, un vieillard malade obsédé par l’eugénisme. Et enfin Francis, le fils de Florence, un homme différent qui intrigue par sa gentillesse peu conforme à l’endroit.
Catalina est mal en point, apathique, elle passe son temps à dormir comme la belle au bois dormant et entre deux roupillons elle divague. Elle entend des voix.

Il ne se passe pas grand chose dans ce roman. Les trois quart du livre servent à planter le décor, à décrire les différents personnages. Il y est question de champignons, de moisissures, de pustules odorantes, de voix, de cauchemars. La frontière entre la réalité et l’obscur est mince.
Il faudra attendre les dernières pages du livre pour basculer dans le fantastique. Tout m’a tellement semblé être long que ce final se montre bien trop précipité. Il n’y a pas vraiment de rythme qui monterait crescendo, pas vraiment d’ambiance qui ferait trembler ou frissonner.
Ce n’est pas un mauvais livre en soi. Il se lit sans ennui mais il ne restera pas gravé dans ma mémoire. Et de là à le comparer à du Du Maurier, non non. Absolument pas. On est ici dans un style young adult qui manque cruellement d’épaisseur.

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