La Coccinelle des livres

Les rêves échoués

Livre écrit par : Carine Joaquim Maison d’édition : La manufacture de livres
Chronique créée le 06/06/2022 0 commentaire
Nos corps étrangers avait été un coup de coeur. J'ai foncé tête baissée vers le nouveau roman de Carine Joachim, Les rêves échoués.

Clarisse est une jeune ado de bientôt quatorze ans, extrêmement difficile et rebelle. Une véritable peste qui donne à plaindre ses pauvres professeurs et à accuser ses parents pour leur éducation défaillante. Derrière chaque ado mal en point se cachent les failles de l'éducation. Tout se joue avant six ans, je suis assez d'accord.

Sur le point d'être renvoyée de son collège, Clarisse fugue et croisera la route de Tony, un jeune homme qui va la prendre sous son aile et l'emmener au Portugal.

Le personnage de Clarisse ne m'a inspiré que peu d'empathie. J'ai vraiment du mal à me faire à ces clichés de l'adolescence où les jeunes ne balancent qu'insultes et grossièretés - mots poubelles- à tout bout de champs.

Les parents m'ont perturbée car bien trop démissionnaires, l'environnement insécurisant au possible alors qu'au 21e siècle, la protection de l'enfance bat son plein.

La fuite de Clarisse et Tony au Portugal ne m'a rien évoqué faute à des envolées géo-historiques qui n'apportent pas grand chose et desservent les personnages trop dans l'ombre.

Ce n'est qu'au dernier tiers que l'histoire m'a attrapée avec du suspens, de l'action, des révélations et un soupçon d'émotion. J'aurai aimé que l'ensemble du roman soit de la même veine avec des personnages qui crient leurs démons, leur rage de vivre. Ne pas ressentir non plus ce décalage omniprésent entre le langage parlé de Clarisse très terre à terre (trop grossier pour moi) et la narration externe plus douce et envolée.

Un avis en demi teinte pour ce livre qui plaira certainement aux amoureux du Portugal, n'ayant pas froid aux yeux devant le visage d'une adolescente qui ne mâche pas ses mots et cherche juste comme beaucoup de jeunes à être libérée de ses démons intérieurs.

Je crois aussi qu'on ressent une histoire selon tout un panel de choses, comme sa propre histoire, ses valeurs, son expérience de vie, son ouverture d'esprit aussi. Je suis souvent très intransigeante avec les histoires d'ado. Dans les livres et dans la réalité, les jeunes je les comprends de moins en moins, leurs parents n'en parlons même pas. Tout ceci explique certainement en partie mon ressenti sur ce livre.

Recevez toute l’actualité en exclusivité en vous inscrivant à la newsletter