La Coccinelle des livres

Les fillettes

Livre écrit par : Clarisse Gorokhoff Maison d’édition : Editions des Equateurs
Chronique créée le 27/10/2019 0 commentaire
Les fillettes, elles sont « trois fillettes qui brillent comme des libellules, qui sont affranchies comme des amazones, téméraires comme des cow-boys, intuitives comme des lionnes. Libres comme les êtres qui n'ont pas encore conscience de l'espace et du temps, de la finitude des choses et de la précarité de l'existence. La supériorité des fillettes c'est d'être puissantes et de l'ignorer. » C'est elles. Trois gamines. Justine, Laurette et Ninon. Insouciantes, rêveuses, belles, libres, puissantes. Mais qui tanguent, un pied dans l'ombre et l'autre dans la lumière, au gré de la danse tantôt joyeuse tantôt macabre de la mère, Rebecca. Rebecca est une femme fragile et fragilisée par la vie, par une enfance sombre. Elle sombre jeune dans des addictions qui vont l'abîmer et l'écorcher à vie. Malgré tout, avec Anton, elle veut enfanter la vie, pour la faire tenir dans la vie, pour la raccrocher à la lumière. Ce livre est tout simplement magnifique car il est écrit à hauteur d'enfants, dans la plus belle des insouciances. La folie est traitée avec beaucoup d'onirisme et avec tendresse. Contrairement à Bord de mer ou à Fugitive parce que reine où la folie est oppressante et marécageuse, ici l'écriture est tellement empreinte de réflexions réalistes qu'elle émeut sans crier gare. « Quatre, ce n'est pas 3 + 1 (les fillettes et leur père). Quatre, c'est 5-1 (la famille sans la mère). » Les fillettes, ce sont de jolies roses déposées sur un champ de ruine et de barbelés. Des roses parce que dans une mère, la folie dure engendre une folie douce qui permet le soleil et l'eau nécessaires à ces roses. Un très beau livre aux nombreuses phrases accrocheuses non dénué de lumière et de rêves.

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