Un père et sa fille prennent la route, direction la liberté, les grands espaces, le dehors, dans le silence du moteur. Romy est atteinte de trouble de la personnalité, elle se sent vide et attirée davantage par la mort que par la vie. Elle souffre dans ce monde qui peine à accorder l'écoute nécessaire à ces personnalités limites. Son père l'embarque sur un coup de tête quand Romy lui dit « emmène-moi ». Après avoir quitté Paris plusieurs années plus tôt, c'est sur les routes américaines de L.A que père et fille s'échappent.
Si au départ, on essaie de comprendre la maladie de Romy et qu'on sent tout l'amour que le père porte pour elle, la suite est davantage axée sur le lâcher prise. L'allégorie voiture-vie est très bien amenée. On sent l'importance de cette voiture comme une traversée de l'existence, dans ses embouteillages, ses silences. L'envie d'être libre, débarrassé des tourments.
J'ai trouvé ce roman incroyablement bien écrit. Beaucoup de passages sont dignes d'interêt, les images sont fortes. C'est un roman qui sonne juste, rempli de sensibilité. Il aurait été un véritable coup de coeur si Olivier Lebé avait davantage axé l'histoire sur le duo père et fille. C'est un sujet grave qui à mon humble avis aurait mérité une gravitation autour de ces deux-là. Sinon bravo pour la plume et le style magnifique !
Un grand merci à Babelio, aux éditions Allary pour l'envoi de ce roman dans le cadre de l'opération masse critique de septembre.
La Coccinelle des livres
Le silence du moteur
Chronique créée le 06/10/2018
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