Le sel.
Celui de la mer.
Celui des larmes.
Celui qui anhilie le goût.
Celui de l'amertume.
Voici ce qui remplit une famille.
Deux frères, une soeur, chacun ressasse leurs sombres pensées à l'égard du père ou de la mère. Des enfants défigurés sous la houle d'un père trop austère et d'une mère trop distante.
A l'approche d'un dîner qui vont les rassembler, les souvenirs affluent comme un venin pour justifier l'agonie de leur vie actuelle.
Fanny a perdu sa fille quelques années plus tôt, elle ne s'en remet pas, entre son fils et son mari, elle vacille.
Faute à qui ? Son père, sa mère ?
Albin voit son monde s'éloigner, son épouse, ses enfants. Pourtant il fut chéri par son père, qui voyait en lui son clone idéal. Faute à qui ?
Jonas est homosexuel. Pas simple dans une famille aseptisée aux moeurs irréprochables. Il peine à s'accepter, à être libre, à vivre sa vie. Faute à qui ?
Vous l'aurez compris, ce roman soulève carte après carte pour trouver le coupable, le fautif. C'est tellement rassurant de désigner un coupable.
Y aura t-il la place pour le pardon dans cette famille en souffrance...
Faut-il vider cette souffrance dans le puits de l'amertume pour en être quitte ?
Voici tout l'art de ce roman qui distille bien des sentiments, des questions et un portrait psychologique d'une famille désunie.
La Coccinelle des livres
Le sel
Chronique créée le 09/10/2018
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