La Coccinelle des livres

Le jour où

Livre écrit par : Amélie Antoine Maison d’édition : XO Nombre de pages : 448
Chronique créée le 15/01/2023 2 commentaires

4e de couverture


 

Printemps 2019, un cimetière parisien.
Ce sont deux âmes blessées, deux êtres cabossés.
Lui, Benjamin, vient assister aux obsèques d’un jeune homme – un inconnu dont il aurait pu prendre la place.
Elle, Rebecca, balaie les feuilles mortes au hasard des caveaux et fleurit les tombes à l’abandon…
Par hasard, ils se rapprochent, avec douceur et prudence. Chacun d’entre eux a eu son  » jour où  » – celui où tout a basculé, celui qui les a écorchés.
Se sont-ils reconnus ? Sauront-ils s’apprivoiser, baisser les armes, pour enfin tout recommencer ?

On devrait toujours faire les choses au moment où l’on a envie de les faire, sans tergiverser, sans vouloir être raisonnable, sans remettre à plus tard. Parce qu’on ne sait jamais s’il y aura un plus tard en réalité. Et il suffit d’un minuscule grain de sable pour que le « plus tard » se transforme en « trop tard », pour que l’espoir se métamorphose en regrets. La pire erreur qu’on puisse faire, dans la vie, c’est d’être raisonnable. De temporiser, de douter, d’attendre. Au lieu de se contenter de vivre.

J’ai eu difficile à franchir le cap. Le jour où… je l’achète ou je passe ? Après mon immense coup de cœur pour Raisons obscures, j’ai eu peur d’être déçue par ce nouveau bébé. Puis il y a cette couverture qui franchement ne m’attirait pas. Ça ressemblait trop à un feelgood, une romance à l’eau de rose, tout ce que je fuis depuis un moment.

Enfin, j’ai franchi le cap et acheté Le jour où. Ça passe ou ça casse, dans la vie il faut savoir prendre des risques et oser.

 

Et la… magie, merveille, me voila à nouveau ensorcelée et prise dans un émoi difficilement explicable.

C’est l’histoire de deux êtres cabossés par la vie, Benjamin et Rebecca. Ils portent chacun des blessures qui les empêchent d’être heureux, de croire à un lendemain possible. Alors non mes amis, ce n’est pas du tout une romance, ni un roman harlequin. Mais une histoire de maux, d’âmes brûlées vives, avec deux personnages qui se sont posés devant moi et que j’ai entendu pleurer, souffrir, saigner. Non pour du beurre mais parce que la vie est comme Amélie Antoine la décrit, rude, éprouvante, traumatisante, que certaines rencontres nous démolissent et même si d’autres veulent se pointer sous son meilleur jour, il y a des êtres tellement abîmés que le bonheur, ça fait mal partout.

Amélie Antoine choisit ici une construction passionnante entremêlant son récit entre le passé, x jours avant le « jour où » et le présent, x jours après « le jour où », ce qui rend l’histoire immersive à souhait.

Jamais mielleux, jamais larmoyant mais d’une justesse incroyable, avec des passages aussi très surprenants dans l’humour quand les personnages s’accordent momentanément le droit d’être heureux, libérés de leurs ombres. Mais ces zestes d’humour sont fragiles, rares, précieux. Parce que Amélie nous parle de la Vie, d’accidentés de la route, elle nous parle à cœur ouvert sans dénaturer les sentiments ni les ombres, ni sans en faire des tonnes dans la résilience, ça sent le vécu, ça sent qu’ici c’est une femme proche de l’humain qui a écrit ce livre, une femme mère, une femme éprise, une femme comme vous et moi.

 

J’ai rarement lu un livre avec des personnages aussi vrais, de ceux qui nous ressemblent, qui me ressemblent. Une description tellement sensible des univers ying et yang.

Oui, je garde une place particulière dans mon cœur pour Raisons obscures, seul roman à ce jour qui m’ait fait pleurer. Mais Le jour où est tout, tout près, je n’oublierai pas Rebecca et Benjamin. Voir, sentir, toucher des personnages c’est chose rare et c’est ce qui s’est passé ici…

Quel est votre livre préféré de cette auteure? 

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