La Coccinelle des livres
Le Coeur synthétique
Chronique créée le 03/01/2021
2 commentaires
Quel étrange roman...
Je ne sais si je l'ai aimé ou pas mais en tout cas, j'ai bien ri !
Alors que ce roman est d'une tristesse infinie, je me suis pris des fous rires. Car si vous ouvrez ce livre, vous devrez choisir : déprimer ou rire de bon coeur.
L'histoire est donc triste à mourir. Adélaïde est obsédée par l'amour. Elle n'a jamais vécu seule, elle ne se sent exister que si elle est aimée. Fraîchement séparée, elle goûte pour la première fois à la solitude. Tous les clichés de la femme célibataire et malheureuse y passent, c'est peut-être tous ces clichés qui m'ont fait rire. le 24 décembre, seule, sans famille, sans amis, sans amoureux, Adélaïde déprime et va s'acheter un chat... qu'elle baptisera... Perdition (son précédent chat s'appelait Xanax).
Adélaïde s'accroche et veut trouver un bon gars. Les copines préparent un philtre d'amour, Adélaïde prie Aphrodite, Adélaïde se met au vert et à l'épilation intégrale mais elle ne rencontre qu'un gay, qu'un homme qui bande mou et lui dit au lit « je t'aime mais je ne te désire pas », un autre qui est marié et lui aurait dit « je te désire mais je ne t'aime pas ». Ah qu'elle est compliquée la vie quand on cherche l'amour à quarante-six ans et qu'on se prend les statistiques en pleine figure.
Adélaïde cherchera l'amour ou cherchera à gérer sa vie et son célibat comme une grande féministe. Son travail d'attachée de presse dans une grande maison d'édition m'a beaucoup plu également. L'auteure y décrit l'envers du décors avec moult détails croustillants. Certains veulent à tout prix le Goncourt et d'autres comme Adélaïde veulent l'amour.
Les citations pleuvent sur Babelio et donnent une bonne représentation de ce livre. Je crois que je suis la seule à avoir tant ri mais bon, étant seule depuis des lustres, j'ai eu gentiment pitié de cette pauvre Adélaïde incapable de vivre seule.
« A l'heure de #metoo, Chloé Delaume écrit un roman drôle, poignant, et porté par une écriture magnifique. ».
C'est à peu près ça, et me voilà soulagée de trouver cet adjectif « drôle » sur la quatrième de couverture. Ouf.