4e de couverture
Le phénomène se propage rapidement aux quatre coins de la planète. On les appelle « kentukis » et tout le monde en parle, tout le monde veut en avoir un. Souris, corbeau, dragon, lapin : ce sont des animaux en peluche apparemment mignons et inoffensifs qui errent dans les différentes pièces de la maison. En réalité, il s’agit de robots avec des caméras incorporées à la place des yeux, et des roues pour se déplacer. Ils sont connectés au hasard à un utilisateur anonyme qui a acheté le droit de les habiter, et qui peut se trouver n’importe où sur la planète. Voilà pourquoi ils ne sont jamais complètement inoffensifs : ils scrutent, ils bougent et ils interviennent dans la vie d’une autre personne.
Ainsi, une retraitée de Lima peut suivre la vie d’une adolescente allemande et se réjouir ou s’inquiéter pour son sort ; un garçon de Guatemala peut se lancer dans une aventure en Norvège et voir la neige pour la première fois ; ou bien, un Italien, père fraichement divorcé, peut combler le vide laissé par son ex-femme. Les possibilités sont infinies et pas toujours très claires : outre la curiosité et la tendresse, le nouveau dispositif déchaîne de nouvelles formes de voyeurisme, d’obsession, de sexualité et de danger.
Par un langage et un imaginaire que l’on compare à ceux de Shirley Jackson et David Lynch, Samanta Schweblin transporte le lecteur dans une atmosphère hypnotique, aux frontières du thriller et de la science-fiction, nous offrant une histoire surprenante, sans point mort et radicalement contemporaine.