La Coccinelle des livres

Cinq cartes brûlées

Livre écrit par : Sophie Loubière Maison d’édition : Fleuve Editions
Chronique créée le 19/02/2020 0 commentaire
Une histoire noire de chez noire.
Pas l'ombre d'un espoir ou d'une accalmie.
Dés les premières pages, le ton est donné, une scène entre deux amants se termine en bain de sang.
On tourne. Affaire à suivre.
Laurence apparaît, enfant fragile, martyrisée par son frère Thierry et en proie à des agissements suspects d'un père qui aime jouer à la petite bête qui monte qui monte.

Tour à tour, une carte nous est présentée à chaque nouveau chapitre. Carte symbolique annonçant la couleur à suivre.
On retrouve Laurence, qui grandit, s'émancipe, rencontre des personnes mal intentionnées, devient championne olympique pour s'effondrer ensuite dans le néant. Elle s'empiffre, elle se gave, elle devient obèse. Elle se martyrise selon le schéma dans lequel elle a grandi.
Nouvelle carte. L'histoire continue entre fiction et passages intimes des carnets de Laurence.

Mon avis : noir comme ce roman. Dés les premières pages, l'auteure nous gave de détails glauques et dérangeants. Ce frère toxique qui s'amuse à piquer des vers d'une seringue remplie de son urine, à faire cramer la queue du chat dans le four. Quand Laurence grandit, ça continue encore et encore. de mauvaises rencontres, la vie qui se montre injuste et froide.
À lire la quatrième de couverture, ce roman me rappelait Raisons obscures que j'ai tant aimé mais non, rien à voir. Les personnages ne sont pas attachants, ils semblent même détachés de tout ressenti. Laurence accumule les déboires à la pelle comme si elle surfait sur la vague sans jamais tomber. Ça manque cruellement de vie, de rage, de colère, d'empathie, de sentiments, de ces détails qui font mouche et nous obligent à ressentir compassion pour l'héroïne. Mais devant une autopsie clinique, froide et sectaire, comment comprendre et ressentir un semblant d'émotions ?

Quant à la fin, je ne l'ai pas vue venir, plutôt bien menée même si elle est à mon goût bâclée pour avoir eu le temps de cerner l'ampleur de cette histoire.

Un roman noir n'est à mon sens palpitant et intéressant que si l'auteur(e) parvient à dresser un portrait humain qui nous ressemble dans ses personnages. Une liste non exhaustive de faits dramatiques n'a que peu d'intérêts sans l'once d'émotions.

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