La Coccinelle des livres
Envolée (trois petits tours)
Octobre 2021
Edition Mame
Envolée / Trois petits tours
07/07/2019
4è de couverture
« Avant c’était trop, trop de bonheur.
Tu es si absente que partout tu es. »
Un récit choral bouleversant autour de la mort d’une petite fille. À travers un texte profond et authentique, le lecteur entrevoit les sentiments de tous ceux qui entourent les enfants en fin de vie à l’hôpital.
Mon retour
Flagrant déni
Janvier 2023
Le Dilettante
Flagrant déni
26/01/2023
4è de couverture
« Le meilleur épilogue à cette fable aurait été la disparition de l’Autre avant sa naissance. Si simple. La fin du cauchemar enfoui comme un secret de famille vite oublié au fond d’un puits. On regrette moins ceux que l’on n’a pas connu. »
Un soir d’été, Juliette accouche sidérée d’un enfant qu’elle n’attendait pas. L’adolescente n’est ni folle, ni menteuse, jamais elle n’a consciemment caché quoi que ce soit aux yeux du monde. Ce roman traite un sujet passionnant : le déni de grossesse. Il parle aussi de l’abandon, de la déconstruction puis de la reconstruction d’une famille après le drame. « Maintenant ? Juliette ne parvint pas à déglutir. C’était bien plus qu’elle pouvait assimiler. Elle était deux. Qui était-il ? Dans la même seconde, elle perdit sa verve, un peu de sa superbe et beaucoup de son enfance. Elle qui avait si souvent remporté la partie, échouait à ce concours d’éloquence. La langue cimentée au palais, elle déclara forfait. Etait-ce vraiment elle ? Ces échographies étaient-elles siennes ? Comment nier l’évidence ? Son nom était inscrit sur l’écran. Son adversaire avait un visage et un corps. Comment accouche-t-on lorsqu’on n’est pas enceinte ?»
Mon retour
Dans Flagrant déni, l’auteure se penche avec virtuosité sur le déni de grossesse. Très vite, je ressens une empathie à fleur de peau, une fièvre urgente à extirper chaque parcelle d’émotions infinies dans cette histoire bouleversante. L’écriture de Hélène est à son apogée.
Juliette, dix-sept ans est prise de violentes crises au ventre. Sa mère Agnès pense à l’appendicite. Mais à la clinique, le gynécologue obstétricien est formel, Juliette va accoucher. Maintenant.
Du haut de ses 48 kg, Juliette avait toujours ses règles, son ventre était plat, elle n’en démord pas, elle n’est pas enceinte. La honte la nargue, devant sa mère comment avouer sa vie sexuelle? Juliette voit rouge.
C’est un livre pas très épais que voilà et pourtant j’ai eu l’impression d’une densité et profondeur incroyables, de voir chaque seconde s’épaissir devant moi. L’auteure dissèque avec une précision d’orfèvre les minutes qui entourent cette révélation choc. L’antre de Juliette palpite de tous les diables. L’Autre, ce terroriste, cet alien, ce parasite la remplit d’une haine incommensurable. Jusqu’à hier, Juliette faisait des compétitions de natation et vivait légère. Aujourd’hui quelque chose lui broie l’utérus, annihile son avenir, nourrit sa honte, cet Autre n’est rien et pourtant il vient en une seconde de lui saccager sa jeunesse.
❝ Comme un viol, elle se sentait sale et contrainte. L’enfant lui volait sa dignité et son innocence, il tuait son avenir. Il était le corps du délit, l’aveu criant de sa sexualité. L’enfant, vorace comme un parasite, s’était introduit en elle, avait puisé dans ses ressources pour se développer. Il était allé jusqu’à se servir de ses gènes comme point de départ de la construction de son être unique.❞
Ca clique, ça claque: arrêts sur image, arrêts sur cette descente en enfer. Chaque détail minutieux de ce déni de grossesse est mis sous cloche comme autant d’instantanés de l’enfer qui broie le coeur de Juliette. Dans une langue qui cogne, qui saigne et qui pleure.
Aujourd’hui, l’accouchement comme un viol.
L’après, les ecchymoses imaginaires partout.
La suite, le corps en charpie, le coeur en miettes.
A dix-sept ans, ça tangue, ça tambourine jour et nuit, la honte, la culpabilité, la fin de l’insouciance. Juliette supplie: « laisse-moi stp, va t’en ».
❝ L’Autre était le terroriste capable de faire sauter sa vie. Malgré le rejet et la haine, il avait tenu, s’était accroché, il fallait qu’il aime sacrément la vie. L’Autre avait mordu les parois de son utérus pour ne plus les lâcher, et pendant neuf mois il avait imprégné ses chairs, la moelle de ses os jusqu’au noyau de ses cellules. Elle l’avait dans la peau, il était sa dope dont elle devait se désintoxiquer. Son corps entier, en manque, criait famine, il la rongeait et la rendait malade. ❞
Il y a la famille de Juliette qui fera de son mieux, les parents, Agnès et Raphaël, la petite soeur Chloé. La claque du père à l’annonce de cette grossesse inopinée, la mère toujours aimante, patiente devant sa fille qui la malmène. Mais la décision, Juliette la prendra seule. Elle aura deux mois avant que son enfant ne soit porté à l’adoption. Est-ce assez pour décider d’une telle décision, d’une telle responsabilité?
Bravo Hélène pour ce roman uppercut digne des plus grands ! Cette autopsie clinique du psyché d’une jeune fille en flagrant déni m’aura subjuguée tout du long. J’ai aimé cette histoire de sentiments, de corps ébranlés, de vérité inacceptable, inavouable, de coeurs entiers déchiquetés. J’ai aimé ce livre pour tous les creux où se tapit l’amour, pour cette justesse linguistique et émotionnelle tellement palpables. Cette rage qui se vautre dans la mélancolie, les peurs, les désillusions. Parce qu’à dix-sept ans, on est encore qu’une enfant.
Si vous aimez les romans qui vous hantent longtemps, qui vous picotent les tripes,
Flagrant déni est un livre à lire d’urgence dans cette rentrée littéraire.
Portrait chinois
Hélène Machelon
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Merci à Hélène de nous confier quelques recoins de son temple, de son mausolée où elle s’y épanouit. Il s’agit d’un échantillon de souvenirs de ses voyages comme un cabinet de curiosités fun et coloré. Se mélangent l’Afrique du Nord, l’Amérique centrale et l’Asie. Ici, il s’agit d’une tenture avec des animaux ailés, une broderie traditionnelle indigène réalisée par des femmes Otomies.
Voici les petits monstres d’Hélène, ce sont des alebrijes mexicains, des sculputres fantastiques en papier mâché ou en bois peint. C’est à qui fera le plus incroyable.
Merci Hélène pour ta confiance,
ta gentillesse, ta disponibilité , ta générosité, ton grand coeur rempli d’humanité.
Tu fais désormais partie de mes auteurs chou chou en bonne place sur mon podium d’honneur.