La Coccinelle des livres
On était des poissons
Chronique créée le 14/01/2021
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Petite fille, petite Agathe, petite salamandre, petit macaroni, tu es un enfant, tu suis tu colles ta mère en espérant la voir te bercer d'un peu d'amour. Mais ta maman est étrange, elle t'emmène brusquement à la mer sans avertir ton père, tu rates les derniers jours scolaires. Puis tu te souviens que ta maman était affectueuse mais depuis ce matin, tu ne reconnais plus ta maman. Elle te dit qu'elle t'aime mais ne t'offre pas de l'eau pour étancher ta soif. Elle t'insulte et t'insuffle ses névroses qui commencent à te faire perdre pied petite Agathe.
Cette histoire m'a rendue triste. Comment une mère peut-elle infliger tant de disgrâce à son propre enfant, à sa chair...
C'est au fil de l'histoire que l'on découvre la fatalité qui s'abat sur des générations, une mère-poisson qui aime couler dans l'océan, une mère-poison qui aime faire souffrir sa fille.
Même si ce roman m'a écorché le coeur, il n'a pas été sans me rappeler Fugitive parce que reine ou Rien ne s'oppose à la nuit ou encore Bord de mer.
C'est un livre étourdissant où l'envie de serrer dans ses bras cette petite Agathe est omniprésente. Agathe qui se fragilise, qui ne sait plus s'il faut détester ou aimer cette mère instable, où trouver quelqu'un pour prendre soin d'elle, pour la protéger, l'aimer un peu. Mais il n'y a personne et Agathe se sent laide, de plus en plus laide. Alors elle grandit trop vite parfois car sa mère est comme une petite fille à qui il manque une mère.
C'est triste tout ce manque d'amour. Me reviennent ces paroles qui collent si bien à ce livre:
Si je saigne, si j'en crève
De froid quand l'hiver est fort
Si je vis, si je prie
Les étoiles, les astres morts
Si j'osais... si j'étais
Quelqu'un d'autre,
Quelqu'un de fort
Je le sais, puisque c'est...
C'est par absence...
Sans doute
Par absence d'amour
Sans doute...
Par absence d'amour