La Coccinelle des livres
Vanda
Chronique créée le 12/02/2020
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J'ai adoré. Adoré Vanda et son petit Bulot, Noé de son prénom, son petiot de six ans. Adoré cette complicité et fusion entre une mère et son fils. Seuls contre le monde entier.
Ce livre est puissant tant par la force de l'amour qu'il distille que par le caractère trempé de cette Vanda tatouée sur tout son corps.
Vanda et Noé sont seuls au monde. Perdus au bord de la mer dans un cabanon où règnent le désordre et l'exiguïté. Vanda elle fait avec ce qu'elle est, ce qu'on lui a donné. Elle pousse des gueulantes pour un oui pour un non. Elle donne son corps aux marchands de plaisir, elle boit et fume sur la plage avec ses potes. Puis elle retrouve Noé. Près de lui, elle voudrait être ailleurs, loin de lui, elle voudrait n'être qu'avec lui. C'est tout le paradoxe de Vanda.
Quand surgit Simon, le père de Noé plus de sept ans plus tard, Vanda a peur. Peur que sa bulle explose, peur que le duo mère-fils se disloque.
On alterne dans ce très beau roman la voix de Vanda puis celle de Simon. Leurs angoisses se rejoignent sans crier gare. Vanda et Simon, deux êtres qui ont grandi sans père, un peu trop vite, tant bien que mal.
On pourrait reprocher à Marion Brunet des personnages au ton un peu trop vulgaire, c'est vrai. Parce que Vanda ne pèse pas ses mots. Elle parle comme elle pense, comme elle est, ses tatouages et sa rage pleins la bouche. Cela ne m'a pas choquée. Ça colle avec cette Vanda, ça la caractérise, ça la dessine, ça la rend tout à fait proche de nous. Et malgré ses bavures et ses imprudences, on s'attache à elle, on regarde émus son courage, sa spontanéité, son amour fou pour son fils.
Un très beau roman que j'ai trouvé puissant et évocateur. La mer, les moustiques, le sable, la misère, l'oiseau rare, Noé sans son doudou qui plonge ses mains dans la chevelure de sa mère pour s'endormir. Tout et plus, j'ai trouvé ce roman éblouissant.
Merci aux éditions Albin Michel, à Marion Brunet et à Babelio pour l'envoi de ce roman qui m'aura retourné le coeur.