Je ne peux être impartiale ici, Anne Bragance et moi c'est pour la vie, j'aime son écriture, son style et cette dimension théâtrale et existentielle tellement vibrante dans chacun de ses romans.
Arrêt sur une journée au point d'ombre. Une journée pour nous parler de ces êtres cabossés, rassemblés sur le fil des heures autour d'un événement peu banal: le rapt de deux enfants.
Maxime vient d'être licencié, il ne le supporte pas, ça contrarie ses projets d'amour, quand la vie lui met sur sa route de taximen les deux enfants de son patron, il n'hésite pas et les embarque.
À côté de Maxime tourne un petit monde comme de petits rats rongés par la vie. Suzanne, mémé-escargot, sdf mais toujours à l'affût de la beauté de la vie. Alex, le père de Maxime et l'ami de Suzanne, seul, bien trop seul. Lou, le père des enfants kidnappés, malade et cloué dans son lit, il ressasse le bon vieux temps, celui de ses conquêtes féminines. Irène, un peu folle depuis l'ablation de ses seins, elle passe des heures à téléphoner à des inconnus.
Anne Bragance semble avoir un pied dans la vie de ces ombrageux et une main sur le coeur, elle raconte les blessures, la vieillesse, l'amour, les désillusions avec une justesse à fleur de peau. Pour peindre l'ombre des Hommes, encore faut-il avoir suffisamment de lumière en soi pour y parvenir sans cérémonial ni larmoiement. C'est tout le talent de cette grande romancière.
La Coccinelle des livres
Une journée au point d’ombre
Chronique créée le 18/01/2019
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