Comment survivre quand les étoiles se sont muées en grenades, que traverser la vie n'est autre qu'un parcours du combattant dans un champ de mine et de guerre. Appolinaire n'est encore qu'un jeune enfant africain lorsqu'il est enrôlé à la guerre. Son M16 en main, il doit effacer, l'ennemi, la vie. Il n'a que huit ans. Il s'appellera Conan L'effaceur. Incursion dans ce monde si dérangeant des enfants soldats. Les enfants ne jouent plus aux petites voitures ni au billes, ils n'ont plus de mère pour les enrober d'amour, ils n'ont plus d'innocence. Ils sont la violence, la haine, la mort. À coup de drogue et d'alcool, on enlise ces enfants dans des addictions pour en faire de bons petits soldats.
Appolinaire sera sauvé par un prêtre et conduit en foyer où le travail de reconstruction semble semé d'embûches tant le traumatisme est lourd. Porté doucement par les vers de l'autre Appolinaire, Guillaume, il exorcisera tant bien que mal sa peau de chagrin.
Un court roman qui va droit au but, sans fioriture et nous fait penser que certaines rencontres sont plus qu'une main tendue. Portrait sans fard de la résilience, berceau éternel des âmes errantes. On n'oublie rien. On fait avec. Et on essaye de faire mieux après.
La Coccinelle des livres
Une arme dans la tête
Chronique créée le 13/08/2019
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