La Coccinelle des livres

Tu verras maman, tu seras bien

Livre écrit par : Jean Arcelin Maison d’édition : Xo Editions
Chronique créée le 02/03/2019 0 commentaire
Jean Arcelin a été de nombreuses années responsable d'une succursale de voitures de luxe avant de se reconvertir au service de l'humain en tant que directeur d'EHPAD. Bon nombre de ces personnes de la santé se penchent vers ces professions liées à l'humain comme une façon de s'occuper également d'eux mêmes. le bien apporté aux autres ricoche toujours d'une façon ou d'une autre jusqu'à soi. C'est du moins la conviction de Jean Arcelin. Ce récit à la fois « tendre et glaçant » est un condensé immersif dans le quotidien d'une maison de retraite. Tendre car il évoque avec pudeur les confidences des pensionnaires et glaçant car il montre, chiffres à l'appui, l'hécatombe des maisons de retraite. Quand Jean Arcelin prend ses fonctions dans un EHPAD, il était à cent lieues d'imaginer les lacunes et la détresse en ces lieux. Ça crie pour être lavé le matin, ça crie pour être enlevé de la chaise percée, ça crie même au loup et ce constat se heurte au manque d'effectif qui se heurte à son tour aux restrictions budgétaires. L'homme sera aussi confronté aux frontières de l'humain, jusqu'où donner de soi. Il se montrera directeur respectueux et bienveillant, présent pour son personnel comme pour ses pensionnaires. Beaucoup de choses passent dans ce récit. La fatigue des aides-soignants, le burn out, l'absentéisme, la maltraitance, les limites de la liberté d'action, les exigences externes, les visites trop rares,... Le tout dans un style fluide et sensible parsemé de réflexions dignes d'intérêt. Un ouvrage immersif et très ludique ! Tout en étant tendre et rempli d'empathie. Le récit est d'autant plus agréable qu'il nous sert des anecdotes sur l'un et l'autre pensionnaire, parfois drôles et souvent très émouvantes. Jean Arcelin écrira que nous avons beaucoup à gagner à passer un peu de notre temps avec la personne âgée, qu'il faut endiguer cette vague qui semble vouloir engloutir la dernière vie avant la mort. Je lui donne raison et le remercie vivement d'avoir écrit ce très beau récit qui devrait avoir le mérite de réveiller les consciences et d'y voir plus clair sur les coulisses d'une maison de retraite. Merci à Babelio et aux éditions XO pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de la dernière masse critique.

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