Merci à mon ami Berni de m'avoir fait découvrir ce livre grâce à sa belle critique et merci à Piatka d'avoir posé les mots justes plus vibrants que jamais.
Ce roman n'est pas un roman comme un autre, c'est un récit troublant qui sonne horriblement juste la destinée d'une fillette, Ethel au proie à la guerre des hommes. Celle qui déchire ses parents, celle qui empoisonne l'amitié acculée aux faux-semblant, celle qui tua des millions d'hommes et de femmes dans les années quarante.
Une petite ritournelle qui revient sans cesse nous déclamant la violence de l'Histoire, ça vient, ça part, ça revient, inlassablement comme des ruines qui viennent à remplacer les maisons, comme les cadavres d'un triste paysage, comme l'espoir qui se meurt faute de paix.
Un roman au diapason du boléro de Ravel qui commence piano piano, quelques pas hésitants dans une enfance insouciante, le rythme s'accélère, tam tam, les tambours se mettent à trembler, dans les hauts-parleurs la voix du führer, les danseurs s'enflamment, courent, halètent.
C'est un roman qui crie famine, à toutes ces heures tuées qui ne reviendront plus et laisseront à jamais le ventre vide et les survivants étourdis.
C'est la ritournelle de la faim.
Magnifique. Tentaculaire. Étourdissant.
La Coccinelle des livres
Ritournelle de la faim
Chronique créée le 08/03/2019
0 commentaire