En dehors de la saga L'amie prodigieuse, Elena Ferrante c'est aussi Les jours de mon abandon et Poupée volée. Des romans qui explorent avec finesse les méandres d'une femme à la dérive.
Dans Poupée volée, l'héroïne de ce roman, Leda, professeur d'anglais à l'université est en vacances sur les côtes napolitaines. Sur la plage, elle observe une famille qui doucement va l'obséder de plus en plus. Il y a surtout cette poupée avec laquelle jouent une mère et sa fille. Une poupée qui n'est autre que « le témoin éclatant d'une maternité sereine ». Une poupée que Leda va voler mettant cette famille dans tous ses états.
Que se passe t'il dans la tête de Leda ? Pourquoi une telle obsession sur cette famille ? Pourquoi avoir volé cette poupée ?
Voyage au coeur de la maternité, de la féminité où les flash-back et souvenirs vont affluer comme autant de scènes terribles d'une femme morte à la fibre maternelle, morte à l'amour pour ses deux filles. La poupée est omniprésente comme si Leda voulait à tout prix s'approprier ce lien maternel qu'elle a observé et certainement jalousé. La poupée est sale, dans son ventre, une bile noire visqueuse gronde. Flashback de la maternité de Leda, de ses grossesses.
Un roman introspectif et hautement visuel dont j'ai apprécié autant l'écriture soignée et sensible que l'histoire qui se dessine crescendo dans de sombres réminiscences.
La Coccinelle des livres
Poupée volée
Chronique créée le 26/08/2021
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