Voici un très beau roman que j'ai lu d'une traite, presque en apnée, subjuguée par cette héroïne écartelée entre deux mondes.
On ouvre le roman en découvrant une mère et son bébé en fuite. La mère est blessée et ne veut qu'une chose : partir partir partir.
On découvre alors comme deux pièces de puzzle une vie passée à l'occidentale et celle d'aujourd'hui comme expatriée en Asie. Les séquences s'assemblent pour dessiner le portrait d'une femme titubante depuis toute jeune.
Cassandre rêve de quitter sa banlieue d'Arras. Elle a soif de voyages, d'horizons, de culture. Ce qu'elle ne trouve pas près de sa mère.
Quand elle rencontre Lucas, l'homme l'emmène vivre sur l'île de Java. Cassandre a soif de cette vie aux senteurs épicées.
Très vite, elle déchante. le paradis qu'on promet aux occidentaux semble être pure chimère. Les catastrophes naturelles, la chaleur humide omniprésente, les coutumes qui la privent de son enfant à peine né. Cassandre pensait enfin vivre là-bas mais elle s'éteint et se sent mourir. La mélancolie la rattrape.
Je ne connaissais pas l'auteure de Celle qui attend, je la découvre ici avec Ne crains pas l'ombre ni les chiens errants. Un roman aéré comme je les aime, nourri du juste nécessaire de détails pour percevoir une odeur, un malaise, une joie, les premières peurs.
Une héroïne qui se cherche et dont les rêves n'étaient peut-être pas au bon endroit. Mais une héroïne qui ne veut pas mourir. Et cette force est tenante tout le long du roman.
Un très beau voyage où les fantômes du paradis indonésiens ont des choses à raconter. Et Camille Zabka pose et expulse avec brio les ombres d'un paradis et les fêlures d'une femme en fuite depuis très longtemps.
À découvrir !
La Coccinelle des livres
Ne crains pas l’ombre ni les chiens errants
Chronique créée le 12/01/2021
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