La Coccinelle des livres

Le vase où meurt cette verveine

Livre écrit par : Frédérique Martin Maison d’édition : Belfond
Chronique créée le 27/03/2019 0 commentaire
Cinquante-six années d'amour, voilà ce qui unit ce couple. Un problème cardiaque, une chute dans la cuisine, en quelques minutes, c'est une vie qui bascule. Zika et Joseph s'aiment d'un amour vrai et intense. Ils sont la lune et le soleil, la terre et l'eau, ils respirent dans le souffle de l'autre, ils vivent l'un avec l'autre et l'un pour l'autre. C'est l'histoire d'un magnifique amour que le temps n'aura jamais terni mais embelli au fil des saisons sous cette verveine au soleil. La vieillesse fait mal car elle effiloche les couples qui s'aiment. Pour son traitement du coeur, Zika doit se rapprocher de l'hôpital qui la prend en charge et aller vivre chez sa fille Isabelle. Joseph quant à lui est hébergé chez leur fils Gaultier. Les deux enfants ne peuvent héberger les parents ensemble. Quel drame pour ce couple qui n'aura jamais été séparé. Zika et Joseph se languissent l'un de l'autre, ils se manquent, alors ils s'écrivent toute leur tendresse. Leurs écrits ne sont que perles d'amour. Bien sûr ce couple m'a émue à chaudes larmes tant leur tendresse est palpable et dieu que c'est beau de s'aimer si fort après toutes ces années. Au-delà de l'émotion, ils m'ont aussi fait sourire car parfois, il y a comme des airs de jouvence entre ces deux-là parfois puérils à travers la jalousie qu'entraîne la distance. Mignons, attendrissants, touchants, bouleversants, ils sont tout cela à la fois. Au fur et à mesure de leurs échanges, on découvre que le vase se remplit de plus en plus, pas facile d'être hébergé chez ses enfants, d'avoir ce sentiment d'être un fardeau pour les siens. Les parents ont tant donné pour leurs enfants qu'ils auraient bien sûr préféré que les rôles ne s'inversent pas. À ce sentiment d'être de trop s'ajoutent les griefs des enfants pour qui ressurgissent les démons de minuit. le couple souffre d'être séparé et souffre une fois de plus d'être accablé par les reproches des uns et des autres. Un roman magnifique écrit avec une sensibilité lumineuse et à fleur de peau. Les mots accouchent l'amour, la souffrance, la vieillesse, les déboires pour nous offrir un roman éblouissant. Une pépite ce roman découvert par hasard dans la belle bibliothèque de Babounette et Jolap. Le vase où meurt la verveine c'est toutes ces petites choses qui finissent par affaiblir, déchirer, assombrir et tuer quand les gens sont loins. Splendide.

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