Je ne suis que peu férue de récits autobiographiques où le lecteur est pris en otage dans l'oeil du voyeurisme se retrouvant souvent piégé entre empathie et critique acerbe.
Après Orange amère, on m'a conseillé ce livre qui trainait chez moi. Une émission de la grande librairie où Camille Kouchner s'exprimait avec tendresse et sensibilité, je me suis vite procuré ce livre. La-bas, je l'ai vue sourire lorsqu'elle parlait de son enfance, nostalgique quand il était question de parler de sa mère. Finalement, ce livre, j'ai traîné des pieds à l'ouvrir.
Une amie me dit que j'y retrouverai certainement ce microcosme apprécié dans Orange amère d'une enfance débridée. Voyons donc.
La familia grande c'est un mic mac de beaucoup de choses.
La genèse familiale servie sur un plateau d'argent où se côtoient les plus grands intellectuels. Dans ce milieu, on prône la liberté. Ne pas porter de culotte (laissons l'intimité respirer voyons), se promener nu, ne pas allaiter (indépendance a tout prix), prôner le depucelage a 12 ans, mimer à 10 des jeux sexuels, mesurer le sexe d'un enfant puis l'inceste. Pas étonnant dans cette famille qui accueille à bras ouverts la sexualité et la liberté des moeurs.
Entre toutes cette fantaisie débridée où il faut débattre, réfléchir non stop et être érudit à 2 ans, il y a l'amour pour la mère, Evelyne. Parce que c'est la mère. Et qui n'aime pas sa mère ? Mais dépeinte comme le fait ici Camille Kouchner je n'ai eu aucune admiration pour cette mère effacée qui fume, boit, fait valdinguer les valeurs et le bon sens et ne sait pas parler en terme de sentiments ni protéger et encore moins défendre ses enfants. Qui n'a visiblement aucune notion de droit ni de discernement entre le bien et le mal.
Le père de Camille et son jumeau Victor n'est guère mieux. Ça ne rigole pas chez lui et au moindre chagrin c'est un somnifère en guise de réconfort.
Puis il y a ce fameux beau-père que Camille aime tant car il brille partout et en toute circonstance. Dans la villa à Sanary, c'est La familia grande. Des soirées de libertinage à profusion.
On retrouve enfin une panoplie de sentiments confus entre amour et haine, culpabilité et honte. Camille n'avait que 14 ans quand son jumeau la met dans la confidence lui adjoignant de se taire. Ce qu'elle fera. Et il faudra faire avec.
C'est difficile de cerner ce livre tant je l'ai trouvé confus dans cette balance constante entre haine et amour, admiration et regret, mutisme et voix.
Les descriptions de ce monde petit bourgeois bien pensant de gauche ami de Chirac et Mitterand ne m'ont que peu séduite. La politique, des débats interminables, des intellectuels débridés, la vie c'est pas ça pour moi. Mais ce fut celle de Camille et Victor Kouchner.
La Coccinelle des livres
La familia grande
Chronique créée le 30/07/2021
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