La Coccinelle des livres

Des matins heureux

Livre écrit par : Sophie Tal Men Maison d’édition : Albin Michel
Chronique créée le 01/04/2022 4 commentaires
Je ne sais pas vous mais il y a chez moi des moments (parfois très longs) où aucun livre ne trouve grâce à mes yeux. Sophie Tal Men… ce nom ne me disait rien jusqu'à peu. Bon, pourquoi pas ? Et vous savez quoi ? Je me suis régalée ! J'ai passé vraiment un excellent moment avec ces trois personnages, Marie, Elsa et Guillaume comme si je les connaissais depuis toujours. Ils m'ont émue et surtout ils m'ont offert du soleil, du sourire, de la joie et beaucoup de vie surtout. Comme une renaissance en somme. Un rayon de soleil, une nuée de papillons, j'ai vécu une plongée sociale et humaine peu habituelle moi qui me sens si souvent si loin si éloignée des gens. Un roman antidote à la morosité, à la grise mine, aux idées noires, c'est un peu tout ça et plus encore avec de beaux matins. Marie, je commence par elle car ce bout de femme m'a épatée. le genre de nana juste parfaite et idéale. Elle est gynécologue mais elle ne s'en vante pas, elle dira qu'elle travaille chez Speedy (Carosserie, amortisseurs). Elle adore la vie, les gens, tout est prétexte pour elle à prendre la vie du bon côté. Son humour et sa répartie sont une telle bouffée d'oxygène ! Marie c'est la Plouc, plouc par ci plouc par là parce qu'il parait qu'en Bretagne les villages sont tous des Plou quelque chose. S'il y a des bretons parmi vous, je serai ravie de découvrir votre Plouc. Marie la Plouc de Bretagne fraîchement débarquée dans la capitale à la Tour Eiffel. Guillaume, lui, c'est le gaillard meurtri, déprimé, largué par la snob Virginie comme une vieille chaussette, Guillaume il traîne des casseroles, des tas de casseroles et il veut s'en débarrasser, se débarrasser de tous ses meubles jusqu'aux graines de chia de son ex et de ses bocaux de spaghetti. Tout est à vendre sur Leboncoin. Puis il y a la douce Elsa, à la rue parce que la vie parfois ça ne fait pas de cadeau. Il est si facile de tout perdre, jusqu'à son toit, son identité, son estime. Une jeune femme écorchée recroquevillée dans sa peur des autres, dans ses angoisses de la vie. le regard baissé, son énorme sac à dos, les doigts gelés, le bus est son refuge, son lit. Elle m'a fait de la peine la petite Elsa, peur aussi, la voir ainsi survivre dans le froid de la rue, essuyer les refus pour un job, ça m'a remuée le coeur. La rencontre de ces trois compères va donner une histoire riche de sens, de résilience, d'amitié, de solidarité. On s'attriste. On sourit. On rit aux éclats. On prend surtout une bouffée d'air frais, bien française (comme je les aime), une délicieuse balade qui m'a vraiment fait un bien fou. Je me sentais depuis longtemps en hibernation et avec de beaux matins, j'ai eu l'envie folle d'embrasser la vie, de lui sourire, de me lever du bon pied de bon matin (pour Des matins heureux) de prendre le train, de chanter du Christophe Maé (que j'aime beaucoup, j'assume), de faire un footing dans les ruelles parisiennes, de troquer mon médecin généraliste pour Marie ou Sophie, de prendre à bras le corps les rencontres de la vie, ces petits riens qui nous animent, de la magie des mamelons à être une patiente de noël qui redécouvre la douceur de deux pieds qui se frottent de plaisir sous une couverture. Tant de petits riens que nous avons trop tendance à oublier. Et que Sophie Tal Men allume comme une bonne fée qui aime la vie et raconter des histoires qui nous ressemblent et nous rassemblent surtout. Neurologue le jour, écrivaine le soir, bretonne, mère attentionnée, femme à part entière portée vers l'autre, la nature, la vie, Sophie Tal Men a fait mouche et possède le tchic tchac boum de lever hauts les coeurs !

Recevez toute l’actualité en exclusivité en vous inscrivant à la newsletter