La Coccinelle des livres

Cœur égaré

Livre écrit par : Lucas Clavel Maison d’édition : Auto-édition Nombre de pages : 110
Chronique créée le 25/06/2024 20 commentaires

Quatrième de couverture


 

 

J’ai rédigé ce petit livre maladroit pour cette femme extraordinaire qui – par la force des choses – doute d’elle-même, elle succombe trop souvent à la démesure de son amour et, par chagrin elle en vient à s’accabler de toutes les fautes de ceux qui l’aiment mal, elle épuise son pardon, pour des idiots qui ne la méritent pas, et n’a plus assez de force pour se pardonner, ô je voudrais venir briser son errance, sa culpabilité insensée, ses illusions sur sa valeur, car, sans le savoir, elle est d’une richesse démesurée, je voudrais qu’elle respire un instant, juste le temps de quelques lignes, et qu’elle sente le baiser caché entre mes mots – un baiser aux lèvres ayant pour seule perversion un peu de tendresse – en fait, je voudrais que ce baiser virtuel ait la saveur d’une main sur l’épaule, une main pour empoigner le fardeau de son cœur, pour laisser ses ailes écorchées se déployer à nouveau – et, peut-être, pour planter devant son regard un miroir, un reflet des toutes les couleurs que je perçois, lorsque je pense à elle – j’espère qu’elle va bien ce soir – j’espère.

 


 

Chronique 

Mon coeur s’est égaré depuis un an, certainement depuis bien plus longtemps encore. Sauf qu’avec toi, mon tendre, je l’entendais battre mon coeur quand tu me serrais dans tes bras.

J’ai ouvert ce petit recueil qu’un ami m’a très gentiment offert pour mon anniversaire. Merci à toi qui te reconnaitras pour ces lignes de toute beauté qui ont coloré mes joues de rose.

Lucas Clavel écrit pour une femme qu’il aime, une femme fragile, écorchée, qui comme moi doute d’elle-même, il lui offre un océan de tendresse pour réparer son coeur égaré et par la même occasion, celui de tous ceux qui souffrent d’aimer trop, d’aimer mal. Ses mots illustré par les dessins en noir et blanc d’Axel Faure accompagne avec grande délicatesse cet écrin éblouissant. C’est un recueil où les mots trouvent racine dans le ventre, dans le sang, dans le manque, dans le souvenir, les lignes teintées d’émois, d’émotion brute dansent avec fluidité et parfois dénoncent l’absurdité de notre société actuelle affublée aux écrans et aux phrases bidons distillées à tout va.

En lisant Coeur égaré, j’avais oublié combien les mots peuvent être beaux tel un coucher de soleil, un ciel étoilé, un rosier en fleur, j’avais oublié que l’amour peut s’écrire en grand et faire rougir la feuille blanche qui reçoit de tels mots, j’avais oublié qu’aimer c’est tisser les mots pour en faire un collier de fleurs qui jamais ne quitte l’autre, celui/celle qu’on aime.

Je vous livre plus bas quelques passages à fleur de peau, je pourrais vous partager tout le livre en fin de compte car chaque page résonne plus que jamais comme si aimer au final n’était autre que vivre et que seuls les poètes savent consoler les coeurs égarés.

 

« Souviens-toi que les hommes ne sont que des nuages qui, sans toi, n’ont nulle part où voler. »

 

« Dis-moi qui qui…

Qui portera ma vue vers les océans où l’horizon est aveugle?

Qui m’apprendra à danser sans avoir besoin de musique?

Qui pourra m’aimer pour que je m’aime un peu? 

Qui m’écoutera comme il s’écoute lui-même? 

Qui me lira pour me donner envie de lui écrire?

Qui me jouera des chansons d’amour avec sa peau?

Qui me dira je t’aime sans chercher à mesurer les risques de l’engagement? 

Dis-moi simplement qui, je veux entendre sa voix, tais-toi maintenant, et dis-moi que c’est toi. »

 

« Son corps sourit toujours, mais son âme est pleine de rides, marquée par l’asthénie elle se balade dans sa propre mélancolie, exténuée par ceux qui prétendent l’aimer, et qui s’entêtent à la résumer à son charme, comme le parfum de ces fleurs dont nous ignorons le nom mais qui nous émeuvent. Alors, dans son monde elle dresse haut des paysages ombragés, elle fait de ses émotions un labyrinthe d’énigmes – une maison en flamme reflétant sa complexité, dans l’espoir que le prochain aventurier ait le courage de la patience, la tendresse de celui qui préfère la comprendre, que la posséder ». 

 

« Lorsqu’elle aimait, tout prenait l’allure des étoiles, les plages étaient dorées de poussières angéliques, les vagues embrassaient le ronron de l’infini, les appels de phares faisaient clignoter les nuits de lucioles électriques, les bâtiments débordaient de chaleur humaine, les feux tricolores rythmaient de ralentissements un monde toujours pressé, les cadenas scellés au métal sifflaient des raisonnements d’espoir, et tout ce que le monde faisait de quotidien devenait d’une sublime banalité – O lorsqu’elle aimait, le monde la suivait. »

 

« J’ai l’amertume en bouche, qui éclate en graviers, ce qui rend la vie souvent imbuvable, écœurante et douloureuse, mais dans le coeur j’ai des bonbons – des sucettes, des caramels et des fleurs par centaines – que je ne crains rien ici, sous ma peau, tant que j’ai mes rêves, mes convictions, mon épée de plumes et ma cage d’édredon. »

 

« Plus que ma vie, je donnerais ma joie pour être ta solution, la réponse à ta morosité, l’élixir à ta paralysie du bonheur – en lyre j’ai brodé mes mots, pour tenter de soulager les acouphènes de ton mal, mais la mélodie ne comble pas la tristesse, je le sais depuis longtemps, il faut du silence pour absorber la dépression, un silence patient et présent, comme une accolade infinie – alors je vais me taire maintenant, et j’espère que, par-delà l’écran de nos ailes blessées, tu ressens qu’aller de l’avant, c’est aussi réapprendre à s’attacher. »

Commentaires

20 commentaires

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    Sandrine (100Dreams)

    le 11/07/2024 à 23:07
    Coucou Magali, En te lisant ce soir, tes mots m’ont touchée. J’espère que tu vas bien. Bises.
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      magali

      le 12/07/2024 à 10:07
      Coucou Sandrine, Merci pour ton commentaire. Ça me fait plaisir de te lire. Je vais mieux, j’essaie du moins. Et toi ? Comment vas-tu ?
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    Djosy

    le 09/07/2024 à 20:07
    Hello Magali, J’ai fini la première partie de Cyril Massarato  » Le Premier Oublié » Une phrase m’a marquée en page 91  » C’est fou comme ceux qui vous aiment vous rendent tristes » C’est tellement puissant cette phrase. . . Je suis enchanté d’avoir fait ta connaissance. Amitié sincère
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      magali

      le 09/07/2024 à 22:07
      Tu peux retrouver ma chronique sur ce livre dans ma bibliotheque. Je me souviens, c’est l’un des premiers que j’ai lus quand on a su pour papa… j’avais tellement peur qu’il m’oublie. Et puis c’est arrivé. Oui cette phrase est splendide. Il faut aimer très fort pour être triste. Très triste. Je suis aussi très contente de t’avoir rencontré sur notre chemin de vie. Certaines rencontres sont souvent porteuses de sens même si parfois on ne le comprend que plus tard.
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    Patricia

    le 08/07/2024 à 22:07
    Coucou Magali ! Me voici de retour dans la sphère littéraire et il allait de soi que je revienne vers ton joli blog que je (re)découvre avec bonheur. Ta plume de chroniqueuse est toujours aussi fine et jolie et donne envie de découvrir ce qui t’a touchée. Merci pour ça…et peut-être se revoir…
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      magali

      le 09/07/2024 à 09:07
      Coucou Patricia, Comme c’est gentil de te revoir dans mon petit jardin littéraire. Je suis un peu plus présente sur Babelio qu’ici. Tu te remets à lire alors ? As-tu eu un joli coup de coeur dernièrement ? Moi je peine à trouver Le livre coup de coeur. Je t’embrasse très fort. À bientôt ma douce.
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    Djosy

    le 04/07/2024 à 19:07
    Magali, Moi qui n’ai jamais vraiment aimé lire, je me surprends à dévorer tes chroniques. Je sens dans tes commentaires une fragilité et une incroyable force en même temps. Ta passion débordante est contagieuse. La liste virtuelle que je me fais en lisant tes chroniques s’allonge inlassablement. J’ai toujours aimé la puissance des mots de la langue française mais je n’ai par contre jamais ressenti le besoin de la lecture je préfère écouter de la musique et leurs textes. En lisant tes chroniques je redécouvre la magie des mots, tu me donnes envie de lire les bouquins que tu commentes, c’est peut-être dû au fait que leurs histoires me parlent directement. Moi qui n’arrive pratiquement jamais à terminer un livre, je me demande et si c’était maintenant le début de ma vie de lecteur ? Suis je en train de (re) naître ?
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      magali

      le 05/07/2024 à 13:07
      Merci à toi qui m’as lu et offert ce gentil commentaire encourageant et porteur. Tout le monde peut lire. Il faut trouver le moment parfait, avoir envie de trouver dans les livres soit un écho à nos souffrances / épreuves soit une envie de voyager gratuitement et de décompresser. Il faut prendre le temps – comme un rituel – pour un tête à tête avec le livre. Je pense que les livres viennent à nous certainement pas par hasard. Les écrivains sont des génies de la vie, ils savent extirper avec cœur et émotion ce qui se tapit dans l’ombre de nos âmes.
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    Louisa

    le 26/06/2024 à 09:06
    Tu as beaucoup de talent et tu es une grande plume, ma douce (j’ai eu beaucoup de plaisir à te lire). Je t’aime beaucoup, ma pitchounette . LP.
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      magali

      le 26/06/2024 à 11:06
      Merci ma pitchounette adorée, ton message me va droit au cœur. Je t’embrasse très fort.
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    Diana Auzou

    le 26/06/2024 à 08:06
    En lisant ta chronique, Magali, je souris pour accueillir ce qui est en train de se perdre, des émotions, une sensibilité, des moments de silence qui disent plus qu’un torrent de mots. Ta chronique est une belle invitation à « réapprendre à s’attacher », à trouver la force dans la fragilité, à oublier l’indifférence et la course vers rien, à aimer avec son être entier.
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      magali

      le 26/06/2024 à 11:06
      Bonjour Diana, Cela me touche de voir que ma chronique trouve écho malgré des mois de silence. Toi qui aimes autant que moi les mots, ton message résonne particulièrement en moi. Merci.
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    Jeanne

    le 25/06/2024 à 22:06
    Chère Magali Je suis si heureuse de te lire. Ce livre est une belle rencontre, il a agi comme un baume sur ton cœur égratigné. La poésie est précieuse. Garde le près de toi ce livre médicament. Bobin prétend que « les livres agissent même quand ils sont fermés ». Je t’embrasse 😘 Jeanne 🌺
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      magali

      le 26/06/2024 à 11:06
      Coucou chère Jeanne, Doux plaisir de te lire par ici vu ma disparition sur Instagram. Souvent je pense à toi. Comment vas-tu ? Lis tu toujours autant ? Es-tu heureuse ?
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    Babounette

    le 25/06/2024 à 22:06
    Coucou ma coccinelle ! Ce livre a été écrit pour toi on dirait bien. Quelle émouvante critique que celle-ci, tu y as mis ton âme. Je suis heureuse de te lire. Je ne vais plus beaucoup sur Babelio en ce moment, j’ai eu la Covid avec une surinfection respiratoire, je suis fatiguée mais guérie grave aux antibiotiques ! Je pense souvent à toi, gros bisous Magali.
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      magali

      le 26/06/2024 à 11:06
      Coucou Christine, Oh la la, tu as été malade et infectée par ce satané virus, pauvre de toi. Encore heureux que tu t’en sois remise. Ça n’a pas dû être des mois faciles. Merci pour tes mots, ton amitié et ta fidélité. Tu comptes.
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    D.

    le 25/06/2024 à 21:06
    J’adore l’écriture de Lucas Clavel… Je suis heureux de voir qu’elle t’a touchée toi aussi…
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      magali

      le 26/06/2024 à 11:06
      Merci encore à toi. Oui son écriture est limpide, accessible, parfait pour revenir à la lecture sans me torturer l’esprit, juste accueillir du beau.
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    Marie

    le 25/06/2024 à 20:06
    Merci pour ce partage et cette critique si émouvante 1967 fleurs
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      magali

      le 25/06/2024 à 21:06
      Avec plaisir Marie.

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