Mon coeur s’est égaré depuis un an, certainement depuis bien plus longtemps encore. Sauf qu’avec toi, mon tendre, je l’entendais battre mon coeur quand tu me serrais dans tes bras.
J’ai ouvert ce petit recueil qu’un ami m’a très gentiment offert pour mon anniversaire. Merci à toi qui te reconnaitras pour ces lignes de toute beauté qui ont coloré mes joues de rose.
Lucas Clavel écrit pour une femme qu’il aime, une femme fragile, écorchée, qui comme moi doute d’elle-même, il lui offre un océan de tendresse pour réparer son coeur égaré et par la même occasion, celui de tous ceux qui souffrent d’aimer trop, d’aimer mal. Ses mots illustré par les dessins en noir et blanc d’Axel Faure accompagne avec grande délicatesse cet écrin éblouissant. C’est un recueil où les mots trouvent racine dans le ventre, dans le sang, dans le manque, dans le souvenir, les lignes teintées d’émois, d’émotion brute dansent avec fluidité et parfois dénoncent l’absurdité de notre société actuelle affublée aux écrans et aux phrases bidons distillées à tout va.
En lisant Coeur égaré, j’avais oublié combien les mots peuvent être beaux tel un coucher de soleil, un ciel étoilé, un rosier en fleur, j’avais oublié que l’amour peut s’écrire en grand et faire rougir la feuille blanche qui reçoit de tels mots, j’avais oublié qu’aimer c’est tisser les mots pour en faire un collier de fleurs qui jamais ne quitte l’autre, celui/celle qu’on aime.
Je vous livre plus bas quelques passages à fleur de peau, je pourrais vous partager tout le livre en fin de compte car chaque page résonne plus que jamais comme si aimer au final n’était autre que vivre et que seuls les poètes savent consoler les coeurs égarés.
« Souviens-toi que les hommes ne sont que des nuages qui, sans toi, n’ont nulle part où voler. »
« Dis-moi qui qui…
Qui portera ma vue vers les océans où l’horizon est aveugle?
Qui m’apprendra à danser sans avoir besoin de musique?
Qui pourra m’aimer pour que je m’aime un peu?
Qui m’écoutera comme il s’écoute lui-même?
Qui me lira pour me donner envie de lui écrire?
Qui me jouera des chansons d’amour avec sa peau?
Qui me dira je t’aime sans chercher à mesurer les risques de l’engagement?
Dis-moi simplement qui, je veux entendre sa voix, tais-toi maintenant, et dis-moi que c’est toi. »
« Son corps sourit toujours, mais son âme est pleine de rides, marquée par l’asthénie elle se balade dans sa propre mélancolie, exténuée par ceux qui prétendent l’aimer, et qui s’entêtent à la résumer à son charme, comme le parfum de ces fleurs dont nous ignorons le nom mais qui nous émeuvent. Alors, dans son monde elle dresse haut des paysages ombragés, elle fait de ses émotions un labyrinthe d’énigmes – une maison en flamme reflétant sa complexité, dans l’espoir que le prochain aventurier ait le courage de la patience, la tendresse de celui qui préfère la comprendre, que la posséder ».
« Lorsqu’elle aimait, tout prenait l’allure des étoiles, les plages étaient dorées de poussières angéliques, les vagues embrassaient le ronron de l’infini, les appels de phares faisaient clignoter les nuits de lucioles électriques, les bâtiments débordaient de chaleur humaine, les feux tricolores rythmaient de ralentissements un monde toujours pressé, les cadenas scellés au métal sifflaient des raisonnements d’espoir, et tout ce que le monde faisait de quotidien devenait d’une sublime banalité – O lorsqu’elle aimait, le monde la suivait. »
« J’ai l’amertume en bouche, qui éclate en graviers, ce qui rend la vie souvent imbuvable, écœurante et douloureuse, mais dans le coeur j’ai des bonbons – des sucettes, des caramels et des fleurs par centaines – que je ne crains rien ici, sous ma peau, tant que j’ai mes rêves, mes convictions, mon épée de plumes et ma cage d’édredon. »
« Plus que ma vie, je donnerais ma joie pour être ta solution, la réponse à ta morosité, l’élixir à ta paralysie du bonheur – en lyre j’ai brodé mes mots, pour tenter de soulager les acouphènes de ton mal, mais la mélodie ne comble pas la tristesse, je le sais depuis longtemps, il faut du silence pour absorber la dépression, un silence patient et présent, comme une accolade infinie – alors je vais me taire maintenant, et j’espère que, par-delà l’écran de nos ailes blessées, tu ressens qu’aller de l’avant, c’est aussi réapprendre à s’attacher. »