Une famille incapable de panser les maux, des mots plongés dans le mutisme, l'amour maternel oublié.
Une mère hermétique aux sentiments et à l'amour, ne reste que le brassage de l'impossible contre-courant d'une enfance figée dans les blessures.
Quand les siens ne sont pas à la hauteur de nous porter, s'évertuer à se sauver soi-même : lire encore et encore pour assouvir ce manque qui cogne. Même si les maux s'accrochent jusqu'à faire boiter une petite fille qui voulait juste comprendre et entendre des sentiments.
Une petite fille qui invoque anges et oiseau bleu pour la pardonner à la place d'une mère qui elle, invoque son dieu en pleurant sur son pauvre sort d'avoir enfanté une enfant imparfaite. Un mari dans l'ombre, un père sauveur de papillons et spectateur de la noyade de sa famille.
Et un constat bien triste de devoir se taire pour rester en vie, de ne devoir rien entendre, rien apprendre pour ne pas éveiller la culpabilité d'avoir échoué.
Ce n'est pas une jolie histoire. C'est une histoire de non-dits, de maux qui ont pris le gouvernail des mots. Un pardon impossible dans une famille où seules les banalités s'entendent.
Une histoire somme toute impossible à vivre lorsque les portes sont verrouillées : celles du coeur.
Sous le charme une nouvelle fois de la plume d'Anne Bragance qui livre ici encore, une histoire bien écrite, avec une justesse littéraire plus qu'appréciable.
La Coccinelle des livres
Casus belli
Chronique créée le 12/06/2018
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